Cifog, foie gras : la profession garde espoir

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L’interprofession du foie gras (Cifog) se veut rassurante. Elle a fait son bilan lors de la conférence de presse annuelle, le 19 octobre.

Foie gras
Foie gras. Crédits : Cifog

S’il y a bien un mot que l’interprofession du foie gras souhaite transmettre, c’est le mot « espoir ». Le 19 octobre 2023 a eu lieu la conférence de presse du Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras). Maintenant deux ans que les éleveurs de canards subissent la grippe aviaire, aussi appelée l’influenza aviaire. Mais, nouveauté cette année : les canards vont être vaccinés. Les premières injections ont commencé en octobre dernier. Cette nouvelle donne de l’espoir à la filière d’enfin retrouver un niveau suffisant de production nationale.

L’épizootie de la grippe aviaire chez les canards

L’année 2020 a marqué le début de l’épizootie de l’influenza aviaire ou grippe aviaire chez les palmipèdes. Cette épidémie animale a touché principalement les régions du Sud-Ouest, du Périgord et du Pays de la Loire. Toute la chaîne de productions a été impactée; des producteurs aux distributeurs jusqu’aux consommateurs. Dans le même temps, 80% des producteurs ont été décimés.

Un vaccin a été développé en 2023. Depuis le 2 octobre, il a commencé à être administré. Il faut faire 2 injections: une à 10 jours et l’autre à 28 jours d’âge. L’opération va coûter 100 millions d’euros, financé à 85% par l’Etat et 15% par la filière. Dans d’autres pays européens, des tests cliniques ont été réalisés en Europe (en Italie sur des dindes et en Hongrie sur des oies), mais sans grand succès. Ce vaccin est une première mondiale.

Le consommateur au centre des préoccupations

«Il faut s’attendre à une hausse des prix du foie dû à l’inflation et à la hausse des coûts de l’énergie », a déclaré Éric Dumas, président du Comité. En effet, une hausse de 5% est prévue par rapport aux prix de l’année dernière, soit 20% de plus qu’il y a deux ans.

«Le foie gras reprend des couleurs », a annoncé Marie-Pierre Pé, directrice du CIFOG. Le comité a réalisé une étude avec le CSA. Selon leurs résultats, 9 français sur 10 consomme du foie gras et principalement pendant la période des fêtes de fin d’année. «C’est un produit attendu », affirme même Victor Guyon, responsable export et RSE du Cifog. Au total, 93% des français considèrent le foie gras comme un patrimoine gastronomique national. Concernant le magret de canard, il inspire les fêtes et 86% des français déclare en consommer.

Les exportations de foie gras et de magret

Un des enjeux du vaccin réside dans son acceptabilité dans les 80 pays importateurs au monde de foie gras. «Vacciner et exporter ». Tels sont les mots d’ordre de Fabien Chevalier de Laffite, vice-président du Cifog. Maintenant, la plupart des pays ont débloqué les exportations de foie gras. Seul le Japon bloque toute importation de volaille, un vrai manque à gagner pour les producteurs. «Le Japon était notre premier exportateur de foie gras hors UE et représentait 6 à 7% de notre chiffre d’affaires », avoue le vice-président.

En conséquence des difficiles échanges commerciaux à l’étranger, le Cifog prévoit une balance commerciale déficitaire, pour la première fois en 30 ans. Les exportations représentent 15 à 20% de leur chiffre d’affaires. Même s’ils affirment que 70% des exportations restent à venir avec les fêtes, le secteur paie les effets de la grippe aviaire. Avant le virus, il enregistrait entre 100 et 120 millions d’euros de recettes sur les exportations. En 2022, ce chiffre est tombé à 80 millions d’euros.

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