Édito : Défendre une utilisation à juste titre !

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Retrouvez l’édito de Jeremy Denoyer, publié dans L’Auvergnat de Paris du 7 novembre 2024, concernant l’actualité du titre-restaurant.

Jeremy Denoyer
Jeremy Denoyer. Crédit DR.

Créé il y a plus de 60 ans, le titre-restaurant connaît aujourd’hui un bouleversement de son utilisation. Moyen de paiement destiné initialement (et uniquement) à la restauration commerciale, ce titre-restaurant n’est plus réservé à cette seule filière. Et, dans un contexte économique inflationniste, cela s’est encore accéléré. « Au fil des années, cette utilisation a été dévoyée et étendue d’abord aux boulangers et traiteurs dans les années 1990, à l’achat de fruits et légumes en 2013, et enfin à la grande distribution en 2022 », rappelle Romain Vidal, propriétaire du Sully (Paris, 4e) et membre de la Commission nationale des titres-restaurant (CNTR). En effet, en octobre 2022, Bruno Le Maire, alors ministre des Finances, a étendu l’utilisation de ce titre à l’alimentation non prête à l’emploi, achetée dans les grandes surfaces.

Et cette extension en GMS se poursuivra certainement l’année prochaine, selon les propos de Laurence Garnier, actuelle secrétaire d’État à la Consommation. Déjà jugé comme « un scandale » le mois dernier par Thierry Marx, le prolongement de cette dérogation n’est pas non plus du goût de Franck Chaumès, président de la branche restauration de l’Umih : « Je trouve honteux que nous soyons pénalisés pour régler une problématique du pouvoir d’achat. Le gouvernement tente de régler un problème social en en créant un nouveau. » Des discussions autour de la refonte du titre-restaurant devraient avoir lieu en 2025 (avec quel gouvernement ?), et déboucher peut-être sur l’instauration d’un nouveau nom.

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