Fait maison et origine France : le flou persiste

  • Temps de lecture : 3 min

Pour donner des clefs aux acteurs du secteur, le Leaders club organisait, ce 11 mars, un débat sur le fait maison et les produits français.

Pascal Peltier, directeur général de Metro France, a introduit la table ronde du Leaders Lab.

En partenariat avec Metro France, le Leaders club a aménagé un débat autour de deux thématiques : le fait maison et l’origine France. Cette soirée « Leaders Lab » posait notamment la question suivante : comment cuisiner uniquement des produits bruts face aux difficultés de recrutement et de formation ?Également débattue, l’origine française est-elle à la portée de tous ?

Plusieurs intervenants – chefs, syndicat de restaurateurs, agence de conseil, réseau de franchise, fournisseurs – étaient réunis à la maison de la formation de Metro, lundi 11 mars. Lors de cette table ronde, ils ont pu présenter leur point de vue devant une centaine d’adhérents, professionnels du foodservice. « On constate vraiment un engouement des restaurateurs pour le fait maison, affirme d’emblée Nadir Kadji, directeur des ventes et opérations de Metro France. On a la conviction de pouvoir proposer des produits de qualité et surtout de transparence pour le client final. » En effet, ce représentant du plus important fournisseur de secteur CHR s’appuie sur les retours de plus de 200 000 restaurateurs.

Si le soutien du fait maison semble une volonté de nombreux professionnels du secteur, il peut poser problème. Alors qu’une proposition de loi est actuellement en cours d’écriture, le projet de cibler les mauvais élèves inquiète. Le décret de 2014 sur le fait maison avait déjà créé « de la division entre la restauration à table et la restauration rapide », estime Nicolas Nouchi (ex- CHD Expert), fondateur de Strategeat. Ce dernier ajoute que « le fait de découper les marchés est quelque chose d’inacceptable ». Félicitant le dynamisme du fast casual, il considère que ce type de restauration rapide « pousse le marché vers le haut ».

Défendre un patrimoine

Une position partagée aussi par Catherine Quérard. « On peut avoir une restauration populaire ou étoilée, elle est de qualité partout sur le territoire (…) La restauration rapide et la gastronomie font partie de notre patrimoine », soutient la présidente du GHR. Son organisation patronale de restaurateurs et d’hôteliers est d’ailleurs engagée dans la défense des produits français.

Le GHR a notamment signé la charte Origine France, lancée par Metro en 2020. « J’ai voulu signer cette charte car nos agriculteurs méritent que l’on puisse présenter leur produits. Les produits, quand ils proviennent de France, font partie des meilleurs. Nous poussons nos professionnels à aller vers cette traçabilité, cette transparence, cette confiance », ajoute Catherine Quérard.

Cette direction défendue par la présidente du GHR semble avoir une vraie résonance dans la profession. Et même l’ensemble de la profession. Selon une enquête de Metro France, 80 % des professionnels de la restauration à table se disent attentifs à l’origine France des produits. Cette attention est également partagée par 61 % de la restauration rapide.

PARTAGER