Bordeaux Families : l’avenir se joue avec le nolow
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L’union de vignerons bordelais Bordeaux Families s’est engagée dans une intense diversification, du côté du nolow.

L’union de vignerons bordelais Bordeaux Families, regroupe 300 vignerons représentant 5.000 ha de vignes, pour cinq millions de bouteilles commercialisées, en plus de l’activité de vin en vrac. Sa spécificité est sa particulière et intense diversification. En effet, pour compléter sa gamme classique de vins, celle-ci s’est lancée il y a seulement un an sur le segment du nolow (boissons à faible teneur en alcool ou sans alcool), en ne lésinant pas sur les moyens. Son unité de désalcoolisation a ainsi été inaugurée en décembre 2023.
Bordeaux Families présente du blanc, du rosé, du rouge mais également de l’effervescent en blanc et rosé, à 0,0% vol. et à 0,5% vol, à travers les marques Sauv’Terre, Mallette, Les Perles de Louis Vallon ou encore L’Instant Louis Vallon, ces deux dernières en référence à sa marque de crémant de Bordeaux. Outre ces vins totalement désalcoolisés, Bordeaux Families produit des références partiellement désalcoolisées, pour contenter la partie « low alcohol » du nolow. Il s’agit des Voiles de l’Atlantique, gamme composée d’un rouge (à base de merlot), d’un blanc (à base de sauvignon blanc) et d’un rosé (à base de merlot) en IGP atlantique, à 9% vol.
Une réponse à l’ensemble des typologies de consommateur
Des produits qui correspondent à des publics mais surtout à des instants de consommation différents, comme l’explique Philippe Cazaux, directeur général de Bordeaux Families : « Les vins à 9% vol. correspondent à des vins de soif, faciles à consommer : je veux le goût du vin mais pas tout l’alcool. Tandis que le 0% vol. s’adresse à une majeure partie de gens qui veulent réduire leur consommation d’alcool. » En outre, tandis qu’aujourd’hui, la coopérative s’adresse à des « flexidrinkers », elle souhaite demain attirer des personnes qui n’ont jamais consommé de vin.
Les deux tendances coexistent donc au sein de la cave coopérative pour offrir une large panoplie de références. « Les produits désalcoolisés ont besoin d’avoir une gamme parce que la diversité est énorme dans les vins alcoolisés », justifie Philippe Cazaux, qui joue ainsi pleinement le jeu de la comparaison entre le sans alcool et le vin.
Une distillation sous vide et à faible température
Mais s’agissant d’une telle comparaison, quid du goût ? Le producteur met en avant les progrès effectués dans les méthode d’élaboration, avec notamment un système de distillation sous vide et à faible température. Et ce « pour respecter le vin », affirme Philippe Cazaux, qui précise récupérer les essences pour les injecter dans le vin désalcoolisé afin de donner une boisson à 0,5% vol., tandis que les références à 0,0% vol. se voient ajouter « des arômes exogènes parce que [ceux du vin, NDLR] ont disparu ». Parce que même sans alcool, la clé reste le goût et le plaisir qui en découle.
Philippe Cazaux met également en avant la demande des consommateurs, « qui réclament ces produits plus que les acheteurs ». Le monde vitivinicole n’a alors pas à hésiter. « Il faut que le monde du vin s’approprie ces produits. Il existe beaucoup d’intérêt dans les pays étrangers. Les consommateurs veulent avoir le choix, partout où ils sont. Il faut recréer des marques. Il s’agit d’un nouveau monde », assure-t-il en effet. Lui y croit : « Nous imaginons que le vin désalcoolisé représentera 20% de la production d’ici à cinq ans. »
Actuellement, les boissons sans alcool atteignent 10% de la production de Bordeaux Families. L’objectif est « de passer à 15% dès 2025 », précise Patrick Lachaux, directeur commercial France de la coopérative qui produit des vins de Bordeaux, de l’Entre-deux-Mers et plus de deux millions de cols de crémant de Bordeaux.