Le bœuf irlandais en bonne place auprès des CHR français

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Bord Bia, l’Irish Food Board, poursuit l’implantation du bœuf irlandais en France, exporté en 2024 à hauteur de 310 millions d’euros.

Le bœuf irlandais est plébiscité par les CHR pour sa tendreté et son petit format. Crédit : Bord Bia - The Irish food Board.
Le bœuf irlandais est plébiscité par les CHR pour sa tendreté et son petit format. Crédit : Bord Bia - The Irish food Board.

Depuis le 8 mars, et jusqu’au 18 mars, la culture et les produits irlandais sont à l’honneur durant la Semaine de l’Irlande, et ce, à l’occasion de la Saint-Patrick, célébrée le 17 mars. De nombreuses animations sont prévues, aussi bien à Paris que dans toute la France. Et sous toutes les formes : musique, danse, littérature, cinéma, sport… et bien sûr gastronomie.

Des pubs (Pub St Germain à Paris 6e, O’Sullivans à Paris et Cergy, Corcoran’s à Paris et Nanterre) accueillent des événements musicaux. Mais surtout, des menus spéciaux sont à découvrir dans certains restaurants membres du Chefs’ Irish Beef Club. Tel est par exemple le cas de la Brasserie du Théâtre, de Marc Seignard, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), avec un menu thématique irlandais. Ou de À Table ! Chez Éric Léautey, à Thoiry (Yvelines). Ou encore de la Maison Caillet, à Valmont (Seine-Maritime).

« Il s’agit de la première année où il existe une coordination et une sollicitation de restaurants pour un menu spécial Saint-Patrick », explique Germain Milet, Market Specialist Bord Bia, l’Irish Food Board, pour la France, la Belgique et le Luxembourg. Et d’ajouter : « La Saint-Patrick est l’alibi pour nous. Il s’agit du moment durant lequel nous pouvons parler d’Irlande. » Un pays bien présent à l’international et en particulier dans l’Hexagone à travers ses exportations.

La France représente 310 millions d’euros de bœuf irlandais

En effet, tandis que les exportations de bœuf irlandais ont progressé de 6% entre 2023 et 2024 pour atteindre 2,8 milliards d’euros, celles des produits de la mer ont connu une hausse de 9%, pour représenter 595 millions d’euros. De la même manière, les boissons alcoolisées, telles que le whiskey irlandais et le gin, ont vu leurs exportations bondir de 19%, pour atteindre les 2,1 milliards d’euros.

De plus, en direction de la France, les produits laitiers arrivent en tête des produits exportés, pour une valeur d’environ 349 millions d’euros en 2024. Des chiffres en hausse de 32% par rapport à 2023. Suivent le bœuf, qui représente 310 millions d’euros (-2% par rapport à 2023), et la viande ovine, à 137 millions d’euros (+3% par rapport à 2023). En outre, « la France est le premier marché de l’agneau irlandais, avec un agneau exporté sur trois », souligne Germain Milet.

Aussi, l’Hexagone demeure le premier marché des produits de la mer irlandais, notamment pour le saumon, les crustacés (tourteaux, homards…) et les coquillages (bulots, huîtres, moules…). Et ce, pour une valeur d’environ 134 millions d’euros (+4% par rapport à 2023), dont 45 millions d’euros pour les coquillages et crustacés et 36 millions d’euros pour le saumon. Enfin, les produits de grande consommation représentent 100 millions d’euros d’exportations (+10% par rapport à 2023) tandis que les boissons s’élèvent à un peu moins de 73 millions d’euros (-17% par rapport à 2023).

Une demande de bœuf en hausse

« En 2022 et 2023, les exportations de bœuf ont explosé, avec l’inflation et des volumes importants en Irlande et faibles en France. Nous restons aujourd’hui sur un niveau très élevé même s’il baisse depuis deux ans », explique Germain Milet. Et d’analyser la conjoncture actuelle : « Nous avons moins d’animaux dans les fermes. Depuis deux ans, les abattages sont énormes alors qu’il n’y a pas beaucoup de potentiel parce que l’Europe manque de bœuf. Soit les prix seront tellement élevés que la consommation baissera, soit il n’y aura plus de bœuf. Pour 2025, nous nous attendons à des exportations en baisse parce qu’il y a moins de potentiel et la demande est partout. »

Par ailleurs, si les CHR ne sollicitent pas spécifiquement les produits de la mer, car provenant d’une zone de pêche, ils apprécient particulièrement la viande, en particulier le bœuf. Et pour cause, le bœuf irlandais possède plusieurs avantages. Essentiellement, « la jeunesse des animaux, qui mangent uniquement de l’herbe, avec un abattage vers 27-28 mois », précise Germain Milet. Et d’ajouter : « La jeunesse est une garantie de tendreté. » Cette jeunesse est également une garantie de pièces régulières.

Bœuf irlandais : les petits gabarits et la tendreté mis en avant

Aussi, le fait que ce sont de petits animaux demeure un avantage non négligeable. « Les Irlandais ont cherché des animaux légers pour les laisser le plus longtemps possible au pâturage. Ce qui correspond parfaitement à la demande des CHR », développe-t-il. En effet, les caractéristiques physiques des bœufs irlandais permettent aux professionnels de la restauration de proposer aisément de plus petites portions à la cuisson parfaite.

« Une garantie de tendreté et d’homogénéité qui plaît beaucoup aux CHR », insiste le représentant de Bord Bia. Le fait aussi que la « filiale française serve en priorité la grande distribution et livre les CHR avec ce qu’il reste, tandis que les Irlandais font des CHR leur priorité », explique aussi le positionnement du bœuf irlandais.

Enfin, si le bœuf irlandais est bien implanté en France, l’Irlande souhaite poursuivre ses efforts. « Il possède globalement une bonne image. Cependant, sur le segment premium, constitué du wagyu ou du black angus, le bœuf irlandais est considéré comme étant en-dessous. La stratégie est de segmenter l’offre en développant le bœuf bio et l’IGP nourri à l’herbe. Il s’agit à la fois de prendre des parts de marché sur le segment haut de gamme et de conserver notre position sur le marché standard, en apportant toujours plus de garanties sur la durabilité », détaille Germain Milet, avant de conclure : « L’objectif pour le bœuf irlandais est de devenir la première alternative au bœuf français. »

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