Vins de Loire : le retour des beaux jours

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Les vins de Loire ne sont plus seulement des vins de soif un peu verts. Le réchauffement climatique leur offre aujourd’hui des justes maturités, alors que la diversité des terroirs, des cépages et des appellations présente un inépuisable champ d’investigation à tous ceux qui aiment les découvertes.

Vignes
La Loire et les vignes à l'automne. Crédits : Stevens Frémont.

Le vignoble de Loire a enregistré de nombreux signaux positifs ces dernières années. La commercialisation des vins est dynamique dans la plupart des régions. Le consommateur montre un net regain d’intérêt pour ces 51 AOP et 7 IGP qui cohabitent de l’estuaire de la Loire jusqu’aux contreforts du Puy-de-Dôme. Seule ombre au tableau, des épisodes de gel et de sécheresse dus au dérèglement climatique et plus nombreux qu’autrefois, sont parfois durement ressentis. « Nous arrivons à un point où nous allons manquer de vin », assure Pierre-Jean Sauvion, président de la commission communication d’Interloire. La bonne santé globale du vignoble attire les convoitises.

En 2021, une étude de Vinea Transaction montrait un regain d’intérêt pour les propriétés vinicoles de la part des investisseurs. Sur l’ensemble de la région, le nombre de transactions de domaines était en hausse de 30% en 2019 et de 40% en 2020. Il faut reconnaître que les tarifs à l’hectare restent sages et offrent un joli potentiel aux acquéreurs. Avec un prix moyen des vignes à 20.000€/ha et un ticket d’entrée moyen autour d’1,50M€, le Val de Loire reste accessible. On note toutefois en l’espace de cinq ans (2014- 2019) des hausses de prix de transaction de 57% en Touraine ou 31% en Anjou. « La douceur de notre climat agréable séduit les néovignerons », tempère Pierre-Jean Sauvion. Tous les vignobles ne sont pas logés à la même enseigne. Le muscadet qui a traversé une longue crise reprend des couleurs avec un hectare planté dont le prix n’excède pas la moyenne de 8K€ alors que dans le Saumurois, il faut compter 21K€ pour acquérir la même surface.

Pierre-Jean Sauvion évoque un « alignement des planètes » pour les vins de Loire. Selon lui, « le consommateur apprécie de plus en plus leur buvabilité, leur fraîcheur, leur fruit croquant et leur taux d’alcool raisonnable ». Il faut aussi considérer que si le dérèglement climatique perturbe les vignerons de Loire, le réchauffement climatique leur est plutôt favorable en matière de garantie de maturité du raisin. Le positionnement des couleurs du vignoble constitue également un atout. Avec seulement 19% de rouges, la Loire n’est guère touchée par la désaffection de cette couleur. En revanche, elle produit 45% de blancs et 10% d’effervescents, deux secteurs de marché qui connaissent une croissance dynamique. Seule ombre au tableau : la désaffection pour les vins sucrés n’est pas très favorable au vignoble.

Mais Pierre-Jean Sauvion estime que cette tendance est loin d’être avérée : « Nous vendons 100.000 bouteilles de cabernet-d’anjou quotidiennement. Les coteaux-du-layon, la principale AOP liquoreuse (50.000 hl), enregistrent actuellement une très forte demande. » L’autre grand atout de ce vignoble, c’est sa grande diversité de climats et de cépages. Une demi-douzaine de grands cépages sont étroitement associés à différents terroirs. Nous vous proposons de les explorer en remontant la Loire, guidés par les vignerons qui les cultivent.

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