Décision business
Auparavant des outils permettant de limiter la dérive (phénomène durant lequel une partie du produit phytosanitaire est emportée hors de la zone ciblée) lors de la pulvérisation et du traitement, pouvaient changer la donne et réduire les distances d’épandage près des zones de vie. Aujourd’hui l’Anses rebat les cartes. Les produits nouvellement homologués ou réhomologués se voient alors attribuer une distance de sécurité pour les personnes présentes et les résidents (DSPPR). Celle-ci remplace la distance de sécurité riverain (DSR). Si la dénomination ne change que peu, la différence est, elle, importante. Le vigneron ne pourra dorénavant plus réduire la distance de sécurité imposée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), laquelle figure sur l’autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée depuis début 2019 par l’institution. Les produits de biocontrôle sont eux aussi concernés. Par exemple, le Vitisan se voit doté pour la vigne d’une DSPPR « d’au moins 10 mètres entre le dernier rang traité et l’espace fréquenté par les personnes présentes lors du traitement ; l’espace susceptible d’être fréquenté par des résidents » explique le site E-phy de l’Anses. Les soufres comme Startup/Lucifere sont également concernés par une DSPPR de 10 m incompressible.
Les pulvérisateurs homologués pour réduire la dérive, aéroconvecteurs ou encore panneaux récupérateurs deviendraient-ils alors obsolètes ? S’ils permettaient de réduire les DSR, l’Anses précise que pour certains produits les DSPPR peuvent également être assorties d’une obligation d’utiliser un appareil permettant de réduire la dérive de 50 %. Les investissements des viticulteurs ne seraient alors pas totalement vains et ces outils ont encore de beaux jours devant eux.
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