Décision business
L’AOP languedoc fête ses 15 ans. L’occasion de dresser le bilan de cette appellation, créée dans le sillon des coteaux du languedoc, qui a su se tailler au fil des années une place de choix dans l’écosystème des vins languedociens. Elle recouvre l’ensemble des terroirs d’appellation sur 531 communes et quatre départements : Hérault, Gard, Aude et Pyrénées Orientales.
Elle présente des spécificités bien à elle : 30 % des vignerons sont engagés dans une démarche environnementale et son savoir-faire repose sur l’utilisation de multi-cépages. Les principaux sont la syrah, grenache, carignan, mourvèdre et cinsault, donnant aux vins des notes caractéristiques de fruits, d’épices, de garrigue et présentant une qualité de tannin liée au soleil.
Une AOP qui s’est valorisée en France en 15 ans
En France, la part des ventes est de 55 %. Sa commercialisation est équilibrée puisque les vins sont présents sur tous les circuits : 42 % en grande distribution, 24 % auprès des cavistes, 14 % en CHR et 20 % sur les autres dont 11 % de vente au caveau. Son prix médian positionne l’AOP sur un marché premium mais accessible : 15 euros en e-commerce, entre 5 et 7 euros en GMS, de 8 à 15 euros à la vente en caveau et de 10 à 20 euros chez les cavistes. Ces derniers participent d’ailleurs grandement au succès de l’AOP puisqu’ils en sont de grands prescripteurs (83 %). Cette valorisation se traduit aussi en grande distribution puisque les bouteilles de 5 euros sont passées de 4,2 millions à 5,6 millions, soit une augmentation de +34 %. Des chiffres qui positionnent l’AOP languedoc comme l’un des segments les plus performants au sein des AOP régionales françaises. Cette dynamique est portée par les vins rosés qui représentent deux tiers des volumes, les vins rouges étant de l’ordre de 35 % des volumes et les blancs seulement 10 %.
Un succès à l’export
L’appellation régionale s’exporte plus que la moyenne des AOP du languedoc avec 45 % de débouchés contre 39 % pour les autres. Ses ventes ont bondi de 10 millions à 17,7 millions en 10 ans sur la période 2011 à 2021, et la progression en valeur de façon encore plus conséquente, de 22 à 55 millions d’euros. La locomotive sont les États-Unis puisqu’il absorbe 30 % des exportations, tirées par les rosés (+ 16 % en 10 ans), loin devant la Chine (17 %), le Canada (11 %), la Belgique (10 %) et le Royaume-Uni (7 %).
A la pointe de l’environnement
Sur les 30 % des vignerons engagés dans une démarche environnementale, 15 % sont en bio. Le 2 juin 2022, le cahier des charges de l’AOP languedoc a été modifié, introduisant des mesures agro-environnementales (MAE) pour préserver l’eau (interdiction du paillage du plastique, interdiction du désherbage chimique des tournières et limitation du désherbage de l’inter rang). Un partenariat avec l’agence de l’eau a été mis en place afin d’accompagner les agriculteurs vers des pratiques à faible impact sur la ressource en eau. « Ces clauses s’imposent dans la mesure où nous produisons un vin de terroir pour lequel le sol est un élément fondamental qui doit être respecté et préservé », souligne Jean-Benoît Cavalier, président du syndicat AOP languedoc. Pour s’adapter aux évolutions climatiques, le cahier des charges introduit la plantation de cépages complémentaires patrimoniaux et expérimentaux plus résistants à la sécheresse. Une douzaine ont fait leur entrée dans l’appellation.
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