Saint-Malo bénéficie d’une vivacité économique toute particulière qui lui permet de prospérer tout au long de l’année. L’implantation de nombreuses entreprises, l’importante activité portuaire mais également la présence du TGV qui favorise le tourisme d’affaires et les courts séjours contribuent au dynamisme de cette ville.
Les remparts édifiés au XIIe siècle et agrandis durant le XVIIIe, selon les plans de Vauban, forment l’image même de Saint-Malo, située dans le nord-ouest de l’Ille-et-Vilaine. La Cité corsaire, presque entièrement entourée d’eau, a été forgée contre vents et marées, à l’image du caractère des Malouins, dotés d’un fort esprit d’indépendance.
Mais Saint-Malo ne comblera pas seulement les férus d’Histoire. En effet, « il existe une diversité d’activités possibles sur place avec une offre qui peut contenter tout type de demande : une sortie en mer, du char à voile, de la randonnée avec le GR34, le sentier des douaniers, qui passe par Saint-Malo, énumère Lisa Fonlupt, en charge des relations presse au sein de l’office de tourisme intercommunautaire Saint-Malo Baie du Mont-Saint-Michel. Nous ne serons jamais une destination festive, ce n’est pas l’image que nous avons. Nous sommes plutôt une destination familiale. »
Les visiteurs ne s’y trompent pas. En effet, d’après l’édition 2023 de l’étude de fréquentation touristique en Bretagne Reflet, commandée par Tourisme Bretagne, structure dédiée à l’attractivité touristique de la région, la région du Cap Fréhel – Saint-Malo – Baie du Mont-Saint-Michel a attiré, en 2022, 3,7 millions de personnes (pour 19,9 millions de nuitées) et une consommation liée au tourisme de 1,2Md€. La balade à pied, la découverte d’une ville, les restaurants ou encore la randonnée pédestre constituent les principales activités plébiscitées par les visiteurs, selon l’enquête Reflet.
Un tourisme principalement français
En outre, 42% des touristes sont des familles et 44% des couples. En matière de nuitées, 71% d’entre elles sont réservées par des Français et 29% par des étrangers, principalement des Britanniques (22%), des Allemands (21%), des Néerlandais (11%), des Belges (11%) et des Américains (6%). Mais la saison touristique ne se limite pas au seul été. Elle s’étend ainsi « du 1er avril jusqu’à la fin des vacances de la Toussaint, mais comprend aussi les vacances de fin d’année et celles d’hiver », indique Lisa Fonlupt. De plus, 32% des séjours en 2022 ont été réalisés dans le cœur de saison, contre 39% en bord de saison et 29% hors saison, d’après les données de l’enquête Reflet. Cela témoigne parfaitement d’une activité touristique déployée sur toute l’année.
Aussi, « tous les week-ends nous avons de l’activité, même en hiver », témoigne Emmanuel Perron, administrateur de l’Umih Côte d’Émeraude. Celui-ci met en avant la proximité de la métropole de Rennes, dont les habitants sont adeptes de courts séjours sur la côte. Sans oublier l’arrivée du TGV, « il y a 15 ans, qui permet de relier en deux heures Paris et Saint-Malo, et qui a énormément développé le pays malouin », poursuit-il. Cette activité extensive est également constatée par Véronique Le Gall, directrice des relations publiques des Thermes Marins de Saint-Malo. « Aujourd’hui, notre activité est lissée tout au long de l’année avec un taux de remplissage qui se révèle constant. De plus, la thalasso a le mérite de cibler une large clientèle, avec une différence de saisonnalité selon le créneau d’âge. Les moins de 50 ans viennent plutôt pour de courts séjours, tandis que les personnes âgées viennent davantage l’hiver », développe-t-elle.
La famille Raulic, un acteur majeur
Le groupe des Thermes Marins, qui appartient à la famille Raulic depuis 1981, constitue un acteur économique majeur du territoire. Et pour cause, il dénombre sept hôtels (de trois à cinq étoiles) pour un total de 450 chambres à Saint-Malo, mais également trois résidences hôtelières (102 appartements). Son navire amiral, le Grand Hôtel des Thermes, accueille le centre de thalassothérapie (soins par eau de mer), proposant un accès direct à la grande plage du Sillon et à la Manche. Les thermes marins accueillent chaque année environ 35.000 clients.
En outre, le tourisme d’affaires occupe une part importante pour cette « ville de congressistes », comme la définit Emmanuel Perron. Et ce grâce au palais des congrès Le Grand Large, situé au pied des remparts, pouvant accueillir jusqu’à 1.500 personnes. La ville de Saint-Malo est donc loin d’être une simple station balnéaire. Bien au contraire. Elle bénéficie d’une attractivité importante avec une vivacité économique liée à la présence de nombreuses grosses entreprises et à l’activité portuaire. « Le port de Saint-Malo est le troisième de Bretagne et le premier de plaisance en Bretagne », souligne Christophe Seby, responsable de la délégation de Saint-Malo pour la CCI d’Ille-et-Vi-laine.
Et forcément, l’offre en CHR, composée de 800 restaurants, s’en ressent avec un fort renouvellement. « L’offre est assez large, de l’étoilé au food truck. Elle s’est développée dans le bon sens ces dernières années et a connu une montée en gamme. Ce phénomène s’opère depuis une petite dizaine d’années avec plutôt de jeunes restaurateurs. J’ai l’impression que ce sont des personnes issues de la région qui partent réaliser leur compagnonnage et reviennent ensuite », analyse Emmanuel Perron.
