Entretien avec Olivia Grégoire [3/3] : « Nous avons des perspectives optimistes »

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Concernant les perspectives pour les CHR, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, se veut optimiste.

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La ministre Olivia Grégoire. Crédits : DR.

Reporter la date au 1er août ou 1er septembre en ce qui concerne la fin du ticket de caisse, n’est-ce pas reporter le problème ?

Olivia Grégoire : Je vois la réalité de l’inflation, un peu moins de 6% au global mais qui atteint 15% et plus pour l’alimentaire. Les Français regardent donc plus leur ticket de caisse quand les prix augmentent. Il n’aurait pas été adroit que cette mesure entre en vigueur à ce moment-là. Il est assez certain que le deuxième semestre devrait voir l’inflation reculer. Et donc on ne remet pas en cause le fait que la fin de l’automaticité entrera en vigueur au 1er août, selon le décret paru le 1er avril.

Quelles sont les perspectives et les retombées attendues pour la Coupe du monde de rugby ? Sommes-nous prêts pour les Jeux Olympiques ?

Olivia Grégoire : Nous avons assez peu de projections sur la Coupe du Monde de rugby en termes de fréquentation. Ce qui est certain, c’est que cet événement va nous permettre de tester notre capacité d’accueil et d’organisation (pour les JO, ndlr). On attend pour les deux événements cumulés, plus de 16 millions de visiteurs. Ce sera 3 milliards d’euros de dépenses hors billetterie qui profiteront, je pense, essentiellement à nos hôtels, bistrots et commerces. Nous devons préparer ces opportunités au mieux. Je travaille main dans la main avec Amélie Oudéa-Castera (Ministre des Sports et des Jeux olympiques, ndlr) et j’essaye de proposer des choses pour la Coupe du monde de rugby. Ainsi, ces initiatives, si elles sont solides serviront pour les Jeux olympiques.

De plus, il est nécéssaire de rénover les critères de certains labels du tourisme, notamment Qualité tourisme. Cela permettra de mieux identifier les établissements qui en bénéficient. C’est un travail très interministériel. Il faut prendre en compte le recrutement des bénévoles, l’accueil dans les aéroports, améliorer la qualité de l’offre touristique en marge de la Coupe du monde et des Jeux, en partenariat avec les régions. Ainsi, nous pourrons rendre captive cette clientèle venue pour le sport et qui souhaiterait, en parallèle, visiter notre pays.

Dans ce contexte, quel message souhaitez-vous adresser aux professionnels des CHR ?

Olivia Grégoire : J’ai bien conscience que la situation n’est pas facile pour le secteur CHR, après des années d’accumulation des difficultés. Je tiens à souligner que les représentations de ces professions sont constructives, et avec elles, on a bâti des solutions. Je suis attentive pour que les aides à très court terme en matière d’énergie soient à la hauteur de leurs attentes. Si les difficultés étaient amenées à se prolonger, le Gouvernement sera à leurs côtés. Je salue leur courage et leur résistance, et leur répète que nous avons des perspectives optimistes avec les grands événements dont nous avons parlé. Je rappelle aussi que, même si la période est difficile, les fondamentaux de l’économie française restent bons, les perspectives de croissance aussi.

Alors que dans d’autres pays d’Europe on parle de récessions pour les prochains mois, ce n’est pas le cas de la France. Le moment est difficile, mais on va le passer. Je fonde beaucoup d’espoirs sur cet été. Les chiffres du tourisme sont bien supérieurs à ceux de 2019, année de référence. Je pense que les touristes seront au rendez-vous cet été et même dès les vacances de Pâques pour leur permettre de remonter un peu un chiffre d’affaires qui souffre des dernières semaines.

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