Congrès de l’Umih : entre inquiétudes et réjouissances

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Le congrès de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih) s’est achevé ce 30 novembre avec un vaste discours de Thierry Marx.

Le 71e congrès de l'Umih a réuni les différentes branches du secteur CHR.

« La rue d’Anjou », siège du l’Umih à Paris (8e), était réunie dans la capitale historique de l’Anjou (Angers, Maine-et-Loire), à l’occasion de son congrès national. Du 28 au 30 novembre, plusieurs thématiques liées au CHR ont été abordées. La première journée de ce congrès a notamment fait la part belle aux solutions durables. Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, y a fait une intervention. Au même titre que l’auteur et réalisateur Cyril Dion, très impliqué sur ces questions.

Le deuxième jour du congrès fut intense pour les branches professionnelles et les syndicats associés à l’Umih. Chacune d’entre elles a, en effet, tenu une assemblée générale : l’Umih Hôtellerie française, l’Umih Restauration, l’Umih Saisonniers et l’Umih Café, brasserie et monde la nuit. Ce fut aussi le cas pour l’Umih traiteurs – branche nouvellement créée et présidée par Valérie Pons.

Ce jeudi 30 novembre, journée de clôture du 71e congrès de l’Umih, a permis aux présidents de ces branches de présenter leurs rapports. Un moment a également été accordé pour présenter le futur salon EquipHotel 2024. Ainsi, Béatrice Gravier, la directrice générale, a invité les hôteliers et restaurateurs à se rendre Porte de Versailles entre le 3 et le 7 novembre 2024. « Vraiment, je vous incite à prendre le temps de venir un ou deux jours. C’est une mine d’or de solutions, et un monde qui s’ouvre quand on passe quelque jours à EquipHotel. »

Label Fait maison : « Nous ne laisserons pas l’État créer une Usine à gaz »

Pour les années à venir, Franck Chaumès (président de la branche Restauration) a présenté les axes forts qu’il entend défendre. À propos du futur label fait maison, « nous allons être mobilisés dans les prochains mois par une concertation, a t-il précisé. Nous ne laisserons pas l’État créer une usine à gaz (…) On ne lâche pas l’ambition de la qualité, sans opposer les différents types de restauration. »

Au sujet des Titres-restaurant, le Bordelais a défendu une position semblable à celle de Thierry Marx. « Nous refusons l’extension de l’utilisation de ce titre-restaurant. C’est un détournement de son objet social (…) Ce titre est fait pour se nourrir correctement au restaurant, avec des produits et des plats de qualité. »

Créer du désir

Lors de cette journée de clôture, le philosophe André Comte Sponville est venu exposer sa vision pour un avenir favorable au secteur. En appuyant sa démonstration sur l’importance du management. Particulièrement dans cette période où les métiers du CHR sont vivement en tension. Son mot d’ordre est « changer pour grandir ». Mais « il ne s’agit pas de changer pour changer », poursuit-il. Tout comme il serait contre-productif, selon lui, de « demander à ses salariés de devenir quelqu’un d’autre ».

En citant Aristote, André Comte Sponville a soutenu que «le désir est l’unique force motrice ». Il a exhorté les adhérents de l’Umih d’activer le désir de leurs employés : proposer une «meilleure ambiance » au travail ou offrir « une plus grande utilité sociale » (comme vendre de la bonne nourriture). Voici les quelques pistes présentées par l’auteur.

Après une transition oratoire d’Éric Abihssira, le vice-président de l’Umih, Thierry Marx est venu ponctuer ce congrès. Après avoir partagé son enthousiasme pour les métiers « de l’hospitalité », le président de l’organisation patronale a alerté des problématiques qui guettent la profession.

Le spectre de la « nouvelle économie »

« Nous faisons le boulot et des entreprises de la nouvelle économie parasitent nos métiers pour capter nos clients et notre marge, a déclaré le chef étoilé. Nous dégageons une rentabilité de seulement 2% dans la restauration quand Booking présente un ratio de 17, 9%, Airbnb 22,6% et Google 21,2%. »

Mais c’est avec un message d’espoir que le récent président de l’Umih a ponctué son discours. « Je veux changer de modèle ! Nous sommes 170 000 établissements et un million de salariés. Notre force est collective. Il ne tient qu’à chacun d’entre nous de rejoindre la plateforme France de la profession, que j’appelle de mes voeux. »

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