Valrhona : une production responsable

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Le chocolatier est en première ligne face aux conséquences du changement climatique. Véronique Huchedé, responsable des achats, explique la stratégie du groupe pour réduire son impact environnemental.

Valrhona chocolat
Valrhona s'engage à minimiser son impact carbone en travaillant directement auprès de ses partenaires. Crédits : Pierre Ollier.

Répartis dans 15 pays sur tous les continents, les 17.000 producteurs partenaires de Valrhona lui vendent environ 7.200 tonnes de cacao chaque année. Entre logistique et exploitation, l’entreprise française fait face à un important défi dans un contexte de réchauffement climatique, alors que la majorité de ses partenaires est implantée dans des pays particulièrement touchés par les conséquences de ce changement. « Nous les surveillons via les données du ministère de l’Écologie chaque année« , indique Véronique Huchedé. Cyclones, tempêtes tropicales, l’impact du changement climatique se traduit généralement par une augmentation des risques, notamment cycloniques, et des retombées négatives sur les volumes et la qualité de la production.

En prévention, les équipes de Véronique Huchedé mènent deux types d’action: le sourcing des nouvelles exploitations, mais aussi l’accompagnement des producteurs vers de meilleures pratiques. « Nous avons un engagement formalisé en termes d’agroforesterie, explique-t-elle. Nous menons depuis plusieurs années des expériences de reboisement sur notre exploitation de Madagascar, qui séquestre désormais cinq fois plus de carbone qu’elle n’en émet. Nous transmettons ensuite ce savoir et ces compétences à nos partenaires pour les aider à leur tour à réduire leurs émissions. » Le groupe tient par ailleurs une cartographie des exploitants. Cette dernière lui permet de prévenir la déforestation, en suivant l’expansion des zones cultivables.

Outre l’enjeu de la déforestation, Valrhona se frotte à un épineux problème de logistique. En effet, et la responsable des achats du groupe en est consciente, une grande partie de la pollution au CO2 est causée par le fret maritime, premier poste d’émissions mais nécessaire à l’acheminement de la précieuse denrée jusqu’aux laboratoires européens. Pour y remédier, la solution se cache peut-être dans l’innovation. Ainsi, le groupe entend profiter du développement des lignes de cargos à voile et va effectuer son premier voyage par ce moyen de transport, plus économe en énergie, depuis les Caraïbes. « Nous estimons à 70% la décarbonation du mode de transport par rapport au cargo traditionnel, mais cela reste une estimation, qui doit être précisée à l’avenir. Nous sommes en discussion avec le groupe Wincop également, qui prévoit la mise en place de cargos à voile depuis Madagascar« , précise Véronique Huchedé.

Si cela représente un surcoût pour l’entreprise, elle estime que cette démarche est nécessaire. Elle souhaite également que les pouvoirs publics prennent part à l’enjeu actuel: « Il est temps que les gouvernements mettent en place la législation nécessaire pour forcer la main aux entreprises. » Grâce à tous ces efforts, la marque a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 38% depuis 2013, et a pour objectif 2025 d’atteindre – 60%.

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