Grève des éboueurs : les restaurateurs s’adaptent

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Alors que les éboueurs ont rejoint la contestation sociale contre la réforme des retraites, les restaurateurs doivent composer avec l’accumulation de poubelles devant leurs établissements.

La grève des éboueurs de Paris. Crédits : Alice Mariette
La grève des éboueurs de Paris. Crédits : Alice Mariette

Les éboueurs de Paris ont entamé un mouvement de grève reconductible depuis le 6 mars, coordonnée à celui des salariés des incinérateurs de déchets, contre la réforme des retraites. Actuellement, trois usines d’incinération des déchets situées aux portes de la capitale (Ivry-sur-Seine, d’Issy-les-Moulineaux et de Saint-Ouen) sont toujours à l’arrêt. Résultat : 5.400 tonnes de déchets non ramassées sont restés ce dimanche 12 mars dans les rues de la capitale, selon le bilan de la mairie au septième jour de la grève. Les agents de la mairie assurent la collecte des poubelles dans la moitié des arrondissements parisiens (2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17Ie et 20e), tandis que l’autre est gérée par des prestataires privés.

La situation n’aide pas les restaurateurs de cette zone inquiétés par les journées de mobilisations successives qui affectent le chiffre d’affaires de leur activité. Néanmoins, la grève des éboueurs à Paris constitue une nouvelle source « d’agacement plutôt qu’une vraie préoccupation » nuance Laurent Fréchet, président de la branche restauration du GHR. En effet, les restaurateurs sont autorisés à sortir leurs déchets et n’ont pas la charge de leurs gestions en interne.

Une gêne visuelle

« Pour des professionnels du tourisme comme nous, la gêne est principalement visuelle. » Le président redoute « que notre image soit entachée à l’international mais sur « le plan de l’hygiène, nous sommes aussi agacés que les particuliers. » Ce dernier rappelle la longue liste des défis auxquels les professionnels CHR doivent faire face depuis la pandémie. « Nos vraies craintes sont liées à la baisse de nos marges à cause des journées de grèves des transports, les cortèges de manifestations successives. » Sans oublier « l’inflation des prix et la pénurie de personnel dans un contexte de remboursement des PGE, alors que nos marges baissent », alerte Laurent Fréchet.

Dans son préavis de grève, la CGT déchets et assainissement à Paris explique qu’elle souhaite faire entendre son opposition à la réforme des retraites car les éboueurs et les conducteurs peuvent prétendre à la retraite à 57 ans sans bonification. Un âge qui reculerait à 59 ans dans le cas d’une adoption de la réforme des retraites. « Un mouvement qui continuera tant que la réforme des retraites ne sera pas abandonnée » affirme Régis Vieceli, secrétaire général de la branche. De son côté, Colombe Brossel, adjointe à la Maire de Paris chargée de la propreté de l’espace public, à déclaré le 12 mars sur Twitter : « Nous priorisons les interventions sur la salubrité – déblaiement des marchés alimentaires, enlèvement des sacs poubelles au sol – et la sécurité des cheminements piétons. »

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