Le Michelin distribue ses étoiles et sacre Alexandre Couillon

  • Temps de lecture : 4 min

Le célèbre guide rouge consacre 44 nouvelles tables étoilées, dont 37 en région. Parmi ces restaurants, 39 décrochent une étoile, quatre en obtiennent deux, tandis que La Marine du chef Alexandre Couillon, se voit décerner une troisième étoile.

guide-michelin-ceremonie
Le guide Michelin sacre Alexandre Couillon de ses trois étoiles. Crédits : Mickaël Rolland.

Il y avait foule, ce 6 mars, au Palais des congrès de Strasbourg, pour la cérémonie annuelle du Guide Michelin. Il s’agissait là d’une édition historique qui a réuni tous les chefs étoilés de France et de Navarre, ainsi que les chefs triplement étoilé d’Europe ; soit près d’un millier d’étoiles. « Une première mondiale », se félicite Gwendal Poullennec, directeur général du Guide Michelin. Ce dernier n’a pas tari d’éloges sur l’Alsace, une région « qui brille par sa culture et son ouverture au monde ».

Les nouvelles étoiles Michelin

Le Guide Michelin est aujourd’hui présent dans 40 pays et huit chefs étoilés sur dix sont installés en Europe, la « première destination gastronomique mondiale », pour Gwendal Poullennec qui estime que la France dispose d’une voie particulière au chapitre et qu’elle affiche un très beau dynamisme. En témoigne sa jeunesse, pour laquelle le directeur du guide s’est montré prolixe en louant « la jeune génération qui fait de ces restaurants des expériences gastronomiques à part entière ». Le cru 2023 révèle de nombreuses surprises. Parmi les tables une étoile, 39 nouveaux établissements font leur apparition. À noter, la distinction de la cheffe Georgiana Viou, qui obtient un macaron pour son restaurant Rouge à Nîmes (30), ainsi que celle de Romain Meder, pour le Domaine de Primard (28). À Paris, Thibaut Spiwack et Pascal Barbot, notamment, font partis des promus.

Du côté des deux étoiles, on distingue quatre nouveaux chefs honorés cette année. Cyril Attrazic ramène notamment un deuxième astre en Lozère, une performance exceptionnelle pour le chef installé à Peyre en Aubrac, au sein du logis hôtel Chez Camillou. Cyril Attrazic est à l’origine d’une très belle réussite. Le chef a débuté dans un café créé par une aïeule, avant de lancer une table gastronomique éponyme ainsi qu’une brasserie baptisée La Gabale. Christophe Dufossé (Château de Beaulieu – 62), Cédric Burtin (Amaryllis – 71) et Florian Favario (Auberge de Montmin – 74) complètent le tableau.

Enfin, le chef Alexandre Couillon confirme une rumeur qui bruissait depuis quelques jours et rejoint ainsi le club fermé des trois étoiles Michelin. « C’est beaucoup d’émotions après 24 ans de labeur. Nous avons toujours travaillé pour faire le mieux possible », a-t-il sobrement lancé au parterre de chefs et d’invités présents à Strasbourg.

Le déroulé de la cérémonie

Dans la salle, on retrouvait de nombreuses personnalités, à l’instar de de Florent Menegaux, président du groupe Michelin, Guillaume Gomez, ambassadeur de la gastronomie et représentant personnel du président de la République. Emmanuel Macron a d’ailleurs diffusé un message vidéo en début de cérémonie. Il a adressé son soutien et ses félicitations à l’ensemble étoilés réunis. « Le Bibendum est toujours là pour consacrer l’excellence », a-t-il souligné. « La gastronomie française constitue un élément essentiel de l’art de vivre à la Française. Il sollicite nos savoir-faire artisanaux, dynamise le tourisme et permet aussi de faire monter en compétence de nombreux profils », s’est félicité Emmanuel Macron. Celui-ci a rappelé les dispositifs mis en place par le Gouvernement pour soulager les restaurateurs qui font face à la crise énergétique ou encore à la pénurie de main d’œuvre. « Vive la gastronomie française, vive la République et vive la France », a-t-il conclu.

Par ailleurs, le Prix de la sommellerie a récompensé Cyril Kocher (restaurant Thierry Schwartz – Le restaurant, à Obernai – 67) et Gaby Benicio (Aponem – Auberge du Presbystère, à Vailhan – 34), quand celui du service a consacré Frédéric Rouen (restaurant L’Alter Native, de Gilles Goujon, à Béziers – 34) et Claire Sonnet (Le Louis XV à Monaco). Alain Ducasse est venu récupérer le prix en personne, Claire Sonnet n’ayant pu se rendre disponible. « Elle avait à peine 30 ans quand elle est rentrée dans cette maison, elle a fait un travail remarquable. Elle prend soin de chaque client avec le même engagement », a-t-il glissé au sujet de sa protégée.

La promotion Passion Dessert grandit cette année avec l’arrivée de Marius Dufay (Mirazur, à Menton – 06), François Josse (Le Rouge, à Nîmes – 30), Aurélie Collomb-Clerc (Flocons de Sel, à Megève – 74), Germain Decreton (Le Jules Verne, à Paris, 7e), Sébastien Deléglise (Les Explorateurs, à Val Thorens – 73), Pierre-Jean Quinonero (Le Baudelaire, à Paris, 1er), ainsi que Romain Puybareau et César Troisgros (Le Bois sans Feuilles, à Ouches – 42).

Mallory Gabsi s’adjuge le prix du jeune chef en plus d’obtenir un premier macaron pour son établissement du 17e arrondissement de Paris. Enfin, le prix du mentor va à Michel Troisgros, représenté par son fils César, qui a d’ailleurs repris les fourneaux cette année, même si son illustre père se manifeste encore derrière les fourneaux.

PARTAGER