Le tourisme en 2023 affiche 63 milliards de recettes internationales

Le secteur du tourisme a enregistré 63,5 milliards de recettes internationales en 2023, soit une augmentation de 12% par rapport à 2022 et 2019, a révélé Atout France, l’agence de développement touristique de la France. Un record qui doit néanmoins être relativisé, car les prix soumis à l’inflation ont également permis cette croissance. Toutefois, la clientèle de proximité (+37% pour les Belges, +28% pour les Néerlandais, +23% pour les Suisses et +20% pour les Britanniques par rapport à 2019) et le retour des Américains en France (+52% par rapport à 2019) démontrent que la France est de nouveau considérée comme une destination attractive.

De son côté, l’INSEE dévoile que l’hôtellerie a répertorié un recul du taux d’occupation en baisse de 1,2 point en décembre, par rapport à 2022, pour atteindre 53%. Il est question d’une baisse du nombre de nuitées des clientèles domestiques et internationales. Néanmoins, sur l’ensemble de l’année 2023, ce nombre est en hausse de 3% par rapport à 2022, mais en baisse de 1% par rapport à 2019.

Réaction du GHR et la problématique de l’emploi

Malgré les données encourageantes des recettes internationales du tourisme en 2023, la présidente du Groupement National des Indépendants Hôtellerie & Restauration (GHR), Catherine Quérard, commente : « le tourisme français peut faire beaucoup mieux, à condition qu’on lui en donne les moyens ». Selon France Travail, près de 250.000 emplois de plus de 6 mois sont restés vacants dans le secteur de l’hôtellerie restauration en 2023. Cette pénurie de main-d’œuvre forcerait les professionnels à freiner leur activité. C’est le cas pour 59% des professionnels interrogés par Akto, opérateur de compétence du secteur.

Pourtant, Atout France annonce que le secteur français de l’hébergement-restauration signe, en moyenne, chaque trimestre en 2023, 1,08 millions de contrats, -3% par rapport à 2019. Mais une grande partie de ces contrats sont des CDD de moins d’un mois, soit près de 770.000 contrats chaque trimestre. Par ailleurs, les salaires dans le secteur de l’hébergement-restauration ont augmenté de 14% par rapport au T3 2019 pour la restauration et de 10% dans l’hébergement. En moyenne, le salaire brut dans l’hébergement est de 2 300 euros par mois et de 1 895 pour le secteur de la restauration.

Enfin, Catherine Quérard suggère des solutions : « L’une consiste à recourir à des auto-entrepreneurs. Je demande au gouvernement d’autoriser et d’encadrer le recours aux auto-entrepreneurs dans l’hôtellerie restauration. Alors que 60.000 emplois supplémentaires devront être créés pour faire face au surplus d’activité provoqué par les prochains Jeux olympiques, nous n’avons pas les moyens de nous priver de la force d’appoint que sont les auto-entrepreneurs. »