Harcèlement sexuel et violences, les étudiants de Vatel Paris en grève

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Pour protester face à des comportements graves (harcèlement sexuel, propos homophobes, violences…), la promotion d’étudiants en management hôtelier de l’école Vatel Paris est en grève depuis le 27 mars 2023.

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Harcèlement sexuel et violences, les étudiants de Vatel Paris en grève. Crédits : Unsplash

« Tu n’es qu’un gros pédé, tu ne feras rien dans le milieu ». Cette invective rapportée par les étudiants de l’école hôtelière de Vatel Paris fait figure d’exemple des comportements de certains professeurs, poussant une promotion entière à se mettre en grève. En effet, depuis le 27 mars dernier, les étudiants en management hôtelier n’ont plus foulé le sol de l’école pour protester face à l’impunité de ces enseignants malgré des actes d’insultes, de harcèlement et de violence dénoncés depuis plusieurs années. « On nous criait dessus tous les jours, on me disait “Tu n’es qu’une merde”. Le matin je pleurais, j’en vomissais le soir tellement j’étais angoissée », rapporte une élève restée anonyme à l’AFP.

Le sujet n’émerge, pour autant, pas de nulle part. Dès 2020, selon une enquête de Mediacité, 141 étudiants avaient signé une tribune, pour le fondateur de Vatel, Alain Sebban, afin de mettre en lumière les dysfonctionnements de l’école, pointant du doigt le mépris et le manque de respect du personnel encadrant. Aucune réponse n’avait été apportée. Contacté dernièrement par l’AFP, la direction de Vatel affirme que cette tribune ne faisait état que d’un manque de considération et que des sanctions pouvaient sembler injustifiées. Pas de quoi se mobiliser pour l’école française. Dov Sebban, le fils du fondateur, affirme dans un courrier aux élèves grévistes depuis trois semaines avoir pris des mesures à l’encontre des deux professeurs ciblés par les accusations et qu’ils n’ont « pas fait l’objet de nouvelle alerte en interne ». L’AFP précise que les dossiers disciplinaires n’ont pas été transmis par la direction.

Les deux professeurs étant toujours en poste, les étudiants continuent la grève. « La violence n’a pas sa place dans une école, ni dans notre cœur de métier », explique une lettre des étudiants. Du côté des syndicats professionnels, Jean-Virgile Crance, président du GNC et Didier Chenet, du GHR, condamnent ces comportements avec « la plus grande fermeté ». L’Umih en la personne de Thierry Marx, n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

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