Jaillance s’adapte aux nouvelles habitudes de consommation

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Jaillance, bien connue pour sa clairette de Die, compte s’appuyer sur la bonne santé des vins effervescents et moderniser son image.

Image d'illustration. Crédit : Jaillance.

La cave coopérative Jaillance est bien connue pour sa clairette de Die. Ce n’est donc pas une surprise si l’entreprise, qui produit annuellement neuf millions de bouteilles pour un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros, réalise 80% de ses ventes avec cette appellation. D’ailleurs, Jaillance demeure « le leader de l’appellation clairette de Die, avec 75% de parts de marché », comme le souligne Guillaume de Laforcade, son directeur général.

Pour autant, l’entreprise spécialisée dans le vin a su se diversifier, notamment via le crémant de Bordeaux, depuis 2001 avec désormais environ 1,4 millions de bouteilles chaque année, qui constitue désormais sa deuxième appellation en termes de ventes et sur laquelle, là encore, « nous sommes leader avec la marque Jaillance ». L’entreprise commercialise également du crémant de Die et du crémant de Loire, depuis 2017 pour cette dernière appellation, en plus petites proportions.

Alors qu’à Die (Drôme), la coopérative compte 200 viticulteurs adhérents pour un total de 1.270 ha de vignes, sur les 1.500 ha que compte l’aire d’appellation, elle a fait le choix, pour les crémants de Bordeaux et de Loire, « d’acheter du vin de base auprès de caves coopératives », comme l’indique Guillaume de Laforcade. Celui-ci savoure par ailleurs la dynamique actuellement positive des vins effervescents : « En GMS, les AOP de vins effervescents, hors champagne, ont connu en France une croissance de 5%. Le terrain de jeu est festif, ce qui favorise des appellations comme la clairette ou le crémant. »

Un renouvellement de l’image

S’agissant de la clairette, le directeur général a souhaité « impulser un nouvel élan avec un travail sur l’image et l’usage ». Et ce, afin de « montrer qu’elle peut sortir de sa zone, c’est-à-dire de l’instant du dessert avec ses notes de muscat aromatiques, pour aller sur l’apéritif, un barbecue ou un moment entre amis ». Ainsi, alors que la clairette de Die tradition est la plus vendue, Jaillance se développe sur la clairette de Die brut, qui présente « des notes plus droites ».

De plus, Guillaume de Laforcade se veut optimiste : « Je pense que la clairette de Die dispose d’un réservoir de croissance, de par le fait qu’il s’agisse de bulles AOP françaises, qu’il y ait une accessibilité en termes de prix avec en moyenne en GMS des bouteilles à 6,90€, et que le degré alcoolique soit à 8 pour la cuvée tradition, alors que nos clients cherchent des degrés permettant de maîtriser leur consommation. » Aussi, il compte surfer sur la vague des cocktails pour promouvoir encore davantage son vin.

La botte secrète : les cocktails

Ont résulté de cette nouvelle stratégie des innovations, sorties en avril 2024, telles que la cuvée le pétillant sans alcool Delight ou la clairette de Die Jay’up, en brut (12% vol.) et en doux (8% vol.), au packaging revisité, pour « avoir un élan de modernité ». Jaillance compte en outre conquérir le circuit CHR avec ses nouvelles propositions, accompagnées de recettes de cocktails. Dans la même veine, la sortie d’un vin pétillant, hors appellation, à la pression. « Nous ne prétendons pas faire d’ombre à la bière mais il s’agit d’un clien d’œil pour montrer le dynamisme de la marque », explique Guillaume de Laforcade.

Enfin, le groupe Jaillance réalise 50% de ses ventes en GMS, 25% sur les réseaux spécialisés tels que le CHR mais aussi avec le commerce en ligne et dans son caveau. L’export représente quant à lui 20% des ventes, à travers 22 pays, principalement la Belgique, le Japon et le Royaume-Uni. « Je pense que nous devons progresser sur l’ensemble des réseaux. Mais l’idée est que dans les cinq ans, les réseaux spécialisés puissent concentrer un tiers de l’activité du groupe », conclut Guillaume de Laforcade.

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