Décision business
Jaillance à la conquête de nouveaux marchés
Entretien avec Guillaume de Laforcade, nouveau directeur général de Jaillance.
Vous avez pris il y a quelques mois la direction générale de l’entreprise Jaillance, quel a été votre parcours pour arriver à ce poste ?
Originaire d’Angers, j’ai été diplômé en 2001 de l’école de commerce ESSCA. À la suite de cela j’ai vécu un an au Mexique puis j’ai réalisé deux années de volontariat international en entreprise à Sofia en Bulgarie. J’ai ensuite travaillé entre 2006 et 2013 pour le groupe de spiritueux français la Martiniquaise. J’y ai occupé le poste de responsable export pour l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et les Caraïbes, ce qui m’a permis de toucher au développement international. J’ai ensuite intégré la brasserie Castelain, un acteur familial indépendant dans le département du Pas-de-Calais. J’y ai occupé le poste de directeur commercial et marketing de 2013 à 2022 en participant à la belle expansion de l’entreprise durant un décennie. J’ai ensuite eu l’opportunité de succéder à Jean-Louis Berges à la tête de Jaillance où j’officie depuis quelques mois.
Vous avez construit votre carrière dans le domaine des spiritueux, bières et autres boissons alcoolisées, étiez-vous attiré ou passionné par ce domaine à l’origine ?
J’ai toujours été intéressé par le monde des boissons en général et tout particulièrement par son savoir-faire. J’ai pris conscience en vivant à l’étranger de la richesse française en la matière dans ce domaine. Grâce à mes opportunités professionnelles, j’ai eu à cœur de participer au rayonnement français à l’international tout en découvrant différents segments de la profession en commençant par les spiritueux, puis la bière et aujourd’hui les vins effervescents. Pour moi ce savoir-faire va de pair avec la convivialité qui constitue une valeur très importante.
Votre parcours vous a mené à découvrir différentes facettes du domaine de la boisson, pourquoi avoir fait le choix d’intégrer le groupe Jaillance ?
C’est avant tout une somme de défis qui m’a motivé. Je suis un compétiteur et j’apprécie les perspectives de développement et de rayonnement qu’offre le groupe. Mon objectif est de faire rayonner la marque Jaillance dans le monde des « bulles ». La coopérative est riche de plusieurs appellations dont l’AOC clairette-de-die qui constitue son emblème mais aussi le crémant de Bordeaux ou le crémant de Loire. Tout cela crée une belle diversité de savoir-faire. De plus, j’aime la proximité avec les équipes, j’ai vraiment trouvé une qualité ici de la relation humaine et une proximité avec les viticulteurs. Je me rends régulièrement sur le terrain afin de les rencontrer, ce qui me permet de comprendre tous les enjeux de la filière. De plus, je perçois un intérêt majeur quant à la perspective d’œuvrer pour faire vivre 300 familles au total et donc de valoriser les revenus des viticulteurs.
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Que représente concrètement le groupe Jaillance ?
Jaillance, c’est 34 millions d’euros de chiffre d’affaires, 10 millions de cols par an, 1 200 hectares de vignobles AOP sur la région du Diois mais aussi un effectif de 78 salariés. Nos productions sont vendus essentiellement auprès de la grande distribution, la distribution spécialisée qui comprend les CHR, les magasins bio ou encore les cavistes, l’export dans vingt et un pays à travers le monde avec notamment parmi nos trois plus gros clients le Japon ou encore les USA et enfin au caveau qui est notre point de vente à Die au niveau de notre musée de la bulle.
L’écologie et la préservation de l’environnement dans le vignoble sont au cœur de tous les débats, quels sont les engagements de Jaillance dans ce domaine ?
Tout d’abord, la Clairette bénéficie d’un processus de fermentation naturel qui lui donne son taux d’alcool à 8°. Par ailleurs, la coopérative a toujours été pionnière dans le domaine RSE avec le label vignerons engagés mais aussi une production bio depuis plus de 30 ans qui représente aujourd’hui 25% de la production totale de clairette de Die. Nous sommes conscients aujourd’hui des enjeux que constitue la préservation de l’environnement mais aussi de la demande des nouvelles générations de viticulteurs et de consommateurs à s’engager davantage dans cette voie. De plus, la taille de notre structure nous permet de mener à bien des projets innovants. Même si cela ne représente que de petits volumes jusqu’à nos jours, en 2013 le groupe a accueilli ses premières cuvées en biodynamie.
Vous avez évoqué les attentes de la clientèle, quelle est votre vision stratégique pour continuer à faire progresser le groupe ?
Aujourd’hui le premier enjeu est d’accroître les revenus des viticulteurs. Par ailleurs, je souhaiterais permettre à nos produits d’être plus présents sur l’ensemble des marchés. En intensifiant notre présence par exemple à Paris et en augmentant l’accessibilité à nos produits. Nous sommes les leaders des appellations clairette de Die et crémant de Bordeaux, cela constitue une force, il faut miser sur elle. J’aimerais que nous soyons conquérants et ambitieux pour aller à la rencontre des consommateurs, des cavistes et promouvoir notre image de marque. Les vins effervescents sont un marché en croissance, comme le prouve notamment la progression de +15% des crémants de Bordeaux notamment en 2022. Il y a également de l’attractivité autour de la clairette de Die qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, est surtout consommée dans le Nord et l’Ouest de l’hexagone. J’aimerais donc aujourd’hui monter en qualité et conquérir de nouveaux marchés en mettant en valeur la clairette notamment grâce à la mixologie qui pourrait nous permettre de toucher un public plus jeune ou encore le sans alcool.
Si vous deviez définir en quelques mots vos objectifs pour les mois et années à venir ?
Mon regard se veut humble sur cette entreprise, je suis très enthousiaste à l’idée de participer à son développement. Les valeurs fortes qui sont véhiculées me tiennent beaucoup à cœur. Nous avons établi une belle feuille de route qui aura pour mots d’ordres la conquête et l’attractivité. Nous sommes sur un marché porteur malgré le contexte actuel et j’espère que nous remporteront nos premières victoires en 2023, soixante treize ans après la création de la coopérative.
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