Candidats au Bocuse d’Or France 2023 : Hippolyte Peters Desteract, le plaisir en ligne de mire

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Qui succèdera à Naïs Pirollet, vainqueur du Bocuse d’Or France en 2021 qui a représenté l’hexagone lors de la finale du Bocuse d’Or en 2023 ? La réponse est attendue pour le 8 septembre prochain, journée prévue pour l’épreuve du Bocuse d’Or France 2023. Le gagnant aura ensuite la possibilité de porter les couleurs de la France lors du Bocuse d’Or Europe 2024, prévu les 19 et 20 mars, à Trondheim, en Norvège. À quelques semaines de la sélection française, l’heure est à la présentation des six candidats retenus. Parmi eux, le chef Hippolyte Peters Desteract.

Hippolyte Peters Desteract.
Hippolyte Peters Desteract. Crédit : DR.

Pour Hippolyte Peters Desteract, participer à la compétition des Bocuses d’Or France c’est avant tout la réalisation d’un «rêve d’enfant» affirme-t-il. Conscient du travail herculéen que représente cette « compétition d’excellence » comme il tient à le rappeler, Hippolyte Peters Desteract ne souhaite pourtant en rien transformer son quotidien en «vie monacale» plaisante-t-il.En effet, pour ce trentenaire, concourir, c’est avant toute chose progresser et prendre du plaisir.

Comment abordez-vous la compétition ?

J’ai vraiment hâte que cela commence. Pour moi, les Bocuses d’Or, c’est un rêve d’enfant. Je me souviens encore du podium de Franck Putelat (en 2003, le chef carcassonnais remporte la deuxième place du podium). Aujourd’hui, je touche enfin du doigt ce rêve et tout ce que je souhaite, c’est prendre du plaisir et progresser comme je l’ai fait dans chacun des concours auxquels j’ai eu la chance de participer. Combiner «plaisir» et «progression», c’est ça mon axe de travail.Là, nous sommes entrés dans une phase répétitive. Je connais ma recette sur le bout des doigts, je n’ai plus besoin de réfléchir. Ce n’est que du détail, le gros du travail est derrière nous. Aujourd’hui, je n’ai plus envie de manger de truite et j’ai hâte d’être au 8 septembre.

Que représentent pour vous les Bocuses d’Or ?

C’est une nouvelle étape professionnelle, le très haut niveau de la cuisine mondiale. Pour moi, les Bocuses d’Or c’est une machine à rêves. Cela doit faire quatre ou cinq fois que j’envoie mon CV. Cette année, j’ai fait mon inscription sans trop y croire et puis finalement me voilà finaliste des Bocuses d’Or France. Si je devais comparer cela avec un sport comme le rugby par exemple, c’est comme si je jouais en Fédérale 1 ou 2 et que du jour au lendemain je commençais à jouer en équipe de France. D’une certaine manière, cette compétition me donne l’opportunité de jouer en première division. C’est un vrai tourbillon d’émotions.

Si vous représentez la France lors de la compétition, qu’est-ce que cela implique pour vous ?

Au risque de me répéter, représenter la France lors de la compétition me fait rêver. Cependant, je dois également admettre que cela me fait aussi très peur. En effet, lorsque l’on vous annonce votre qualification, d’un seul coup, c’est comme si vous vous retrouviez au bord d’un précipice. À ce moment là, l’essentiel c’est de ne pas regarder en haut de l’échelle. Il faut davantage se concentrer sur la prochaine marche à gravir. Enfin, aujourd’hui, ma famille et mes proches sont fiers de moi et je vais continuer à les rendre fiers.

Le parcours d’Hippolyte Peters Desteract

Né à Versailles, Hippolyte Peters Desteract a grandi à Lille. Après son lycée hôtelier à Dinard, le jeune cuisinier intègre l’Institut Paul Bocuse. Cette compétition, Hippolyte Peters Desteract en rêve depuis l’enfance à tel point qu’il décide un jour d’ouvrir l’annuaire des Bocuses d’Or afin de trouver un chef avec lequel il souhaiterait travailler. Suite à cela, le jeune cuisinier rejoint donc Henrik Nördström, Bocuse d’Argent 2001 au Lux dag för dag* à Stockholm. Ce pays, le cuisinier en rêvait depuis longtemps «le lycée hôtelier nous avait promis un voyage en Suède que nous n’avons jamais fait. Cette destination trottait dans un coin de ma tête» glisse-t-il avant d’ajouter «cette expérience m’a beaucoup plu. Même si mon attirance pour la compétition existait déjà, je dois admettre que c’est grâce à ce chef que je me suis confronté réellement au monde des concours». En effet, Hippolyte Peters Desteract a l’âme d’un compétiteur. Il s’est notamment illustré lors de l’édition 2022 du Trophée des Toques ainsi qu’au Trophée Henri Huck. En revanche, pour lui, participer à des compétitions c’est avant tout l’opportunité «d’être meilleur que la veille, partir d’un point A pour arriver à un point B » avant de préciser : «Finalement, ce qui m’importe c’est la progression. Je n’ai jamais autant progressé qu’en préparant des concours. »

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