Décision business
Hubert de Boüard, figure bien connue du vignoble bordelais, a été condamné le 25 octobre dernier à 60 000 € d’amende, dont 20 000 € avec sursis, par le tribunal de Bordeaux, pour « prise illégale d’intérêts » dans l’élaboration des classements des grands crus de Saint-Émilion. Après neuf années de procédure, il a été reproché au vigneron d’être impliqué dans l’élaboration de ce classement tout en possédant des intérêts dans plusieurs propriétés candidates, dont le célèbre château Angélus. « Alors que le procureur de la République avait souligné dans son réquisitoire l’absence de preuves et d’agissements positifs frauduleux dans ce dossier, le tribunal estime que les échanges entre le Conseil des vins de Saint-Émilion et l’Inao [Institut national de l’origine et de la qualité, NDLR] justifient la condamnation d’Hubert de Boüard qui était membre à l’époque des deux instances », a réagi le Conseil des vins de Saint-Émilion dans un communiqué. Ce dernier « rappelle que ces interventions avaient pour objectif de porter la demande collective de maintien et de sécurisation de la procédure de classement ». « La position du tribunal pose pour l’avenir la question de la compatibilité pour un professionnel d’être présent dans une structure telle que l’Inao qui pourtant depuis son fondement en 1936 se caractérise par une double gouvernance qui associe pouvoirs publics, professionnels et ODG (…) », poursuit le premier syndicat viticole de France, créé en 1884. « On peut penser qu’en fonction de ce jugement, les règles qui prévalaient dans la gestion de l’Inao en 2012 et jusqu’à ce jour ne seront plus les mêmes dorénavant ».
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