Thierry Marx : un mandat sous le signe du social

  • Temps de lecture : 4 min

Le chef Thierry Marx a été élu le 27 octobre 2022 à la tête de l’Umih, le plus gros syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration, prenant la suite de Roland Héguy. L’impact social, le combat à mener sur la qualité de vie au travail et la transition environnementale font partie des priorités de son mandat. Entretien exclusif.

Thierry Marx, président de l'Umih
Thierry Marx, président de l'Umih. Crédits : Roberto Frankenberg

Entretien exclusif avec Thierry Marx, président de l’Umih, pour Au Coeur du CHR et La Revue des Comptoirs.

Sur quels chantiers allez-vous vous mobiliser au cours de votre mandat à l’Umih ?

Thierry Marx : Mon programme se veut court et efficace, il repose sur trois piliers. D’abord, la communication intérieure et extérieure. Il est notamment essentiel de mieux diffuser les informations auprès de nos adhérents. Puis, l’impact social est un engagement majeur. Il faut mener un combat sur la qualité de vie au travail, pour une meilleure protection de nos collaborateurs, tout en redonnant de l’attractivité à nos métiers. La formation en fait partie et c’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Enfin, le troisième pilier, et pas des moindres, est la réduction de notre impact environnemental. Tout cela ne doit évidemment pas occulter l’urgence du moment, à savoir les remboursements de PGE qui arrivent à échéance, la facture de l’énergie et le coût des matières premières.

Comment lutter contre les problèmes majeurs de recrutement rencontrés par la profession ?

Il existe des outils efficaces. La formation professionnelle, par exemple, est un levier qu’il faut davantage travailler en la rendant plus proche du terrain. Pour gagner en employabilité, elle doit également être plus courte. L’urgence concerne aussi les mutuelles de santé qui doivent être très protectrices pour l’ensemble de la branche et dont les coûts doivent être répartis entre l’employeur et le salarié. Par ailleurs, cela passe par la replanification de nos métiers, à savoir moins de coupures quand c’est possible, la place à plus de vie sociale, mais surtout il faut repenser une convention collective pour tous nos métiers.

Comment entrevoyez-vous l’avenir des CHR ?

L’avenir dépendra de ce qu’on fait aujourd’hui. Le tourisme et la clientèle d’affaires sont repartis à la hausse, mais les résultats sont écornés par l’inflation. Je crois profondément au rayonnement de la France mais il faut travailler sur les trois chantiers que j’ai énumérés ci-dessus ainsi que sur l’attrait touristique, notamment en ruralité. L’offre s’y raréfie, or elle est vecteur de lien social, et pour attirer les visiteurs il ne doit pas y avoir de zones désertes. Enfin, aider les entreprises à poursuivre leur transition vers de la haute qualité environnementale peut contribuer à cette attractivité, les touristes y étant très sensibles. Certes cela représente un coût sur le moment mais c’est la garantie de faire des économies sur le long terme qu’on pourra réinjecter dans notre entreprise. Nous devons renforcer l’Umih services pour mieux accompagner nos adhérents et leur faire connaître les aides disponibles.

Qu’en est-il du projet de fusion de l’Umih avec le GNI ?

Nous travaillons en bonne intelligence, nous avons des combats communs mais il n’est pas question de faire un mariage forcé. L’Umih a une identité forte, sa spécificité est d’être très implantée en ruralité. Nos adhérents sont viscéralement attachés à ce que représente notre syndicat. Chacun de nous doit vivre en harmonie mais dans ses propres forces. Il n’y a donc pas d’actualité là-dessus.

En tant que nouveau président de l’Umih et chef gérant de plusieurs établissements, comment allez-vous mener tout de front ?

Nous planifions ! D’abord le statut de l’Umih prévoit un président et un sous-président. J’ai à mes côtés Éric Abihssira qui est très rodé, depuis plus de 30 ans. À nous deux, nous couvrons quatre jours et demi de présence au bureau. Nous sommes donc en mesure de réagir rapidement. Nous disposons d’outils de pilotage et de gestion moderne pour décarboner nos réunions et être efficaces en un minimum de temps. Je préfère 25minutes utiles que 45 minutes où l’on dessine sur un bout de parchemin de bureau !

PARTAGER