L’annonce de la création du GHR, qui devait célébrer l’unité des syndicats patronaux des CHR, a paradoxalement mis en avant la fracture présente entre ces différentes organisations. L’Umih, qui ne prend pour l’instant pas part à cette fusion, ne semble pas enclin à un rapprochement.
Le 14 novembre, lors de la première des deux journées du 7e congrès du GNI, qui s’est déroulé à Lyon (69), la fusion de ce syndicat avec le SNRTC et le SNRPO a été annoncée. Ces trois organisations patronales ont ainsi donné naissance au GHR, pour Groupement des hôtelleries et restaurations de France.
Les trois entités ont justifié cette fusion par « la nécessité et l’urgence de s’organiser dans une représentation unie du secteur de l’hôtellerie et de la restauration ». Elles ont comme objectif premier de « rassembler – pour mieux les représenter et les défendre – les professionnels et les organisations professionnelles de la restauration et de l’hôtellerie, ainsi que les métiers qu’ils exercent ou qu’elles représentent ».
Néanmoins, ce rassemblement des organisations patronales du secteur se réalise sans l’Umih, le principal syndicat patronal. Cette union n’apparaît pas comme une priorité pour Thierry Marx, président de l’Umih nouvellement élu : « Nous travaillons en bonne intelligence, nous avons des combats communs mais il n’est pas question de faire un mariage forcé. »
À lire aussi
Le patron du syndicat de la rue d’Anjou, à Paris 8e, met ainsi en avant les spécificités de son organisation. « L’Umih a une identité forte, sa spécificité est d’être très implanté en ruralité. Nos adhérents sont viscéralement attachés à ce que représente notre syndicat. Chacun de nous doit vivre en harmonie mais dans ses propres forces », déclare-t-il, avant d’éteindre les rumeurs : « Il n’y a donc pas d’actualité là-dessus. »
Pourtant, la porte semble grande ouverte chez le GNI et le GHR. Franck Trouet, conseiller au président du GNI, effectue en effet un appel du pied. «Lors de la rédaction des statuts, nous avons réfléchi à la manière dont nous allions travailler ensemble. Si le GNC et l’Umih sont intéressés, ils pourront venir et occuper une place à concurrence de leur taille », explique-t-il.
Mais une condition est tout de même posée : aucun syndicat participant à cette fusion ne doit être majoritaire ou prendre le dessus. « L’hégémonie n’a pas sa place. Ils seront présents avec nous s’ils sont d’accord sur le principe moteur : ensemble pour être meilleur », lâche, catégorique, le représentant du GNI, avant d’enfoncer le clou : « Dès que nous acceptons la fusion, nous avons tous la même carte syndicale, nous jetons celle du GNI et celle de l’Umih. »
Une idée logique selon lui afin de correspondre à l’objectif du GHR qui « est de travailler ensemble de façon consensuelle. C’est la structure pour rassembler les trois syndicats, et dans le futur tout le monde, dans l’esprit de la période de Covid-19 où cela avait fonctionné tout seul ».