Des microplastiques détectés dans du Coca-Cola et du Schweppes en bouteille

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L’association Agir pour l’environnement a révélé la présence de microplastiques dans du Coca-Cola et du Schweppes en bouteille plastique.

CCEP Grigny
Le site de Coca-Cola à Grigny. Crédit ph jacob.

L’association Agir pour l’Environnement a révélé le 22 août 2024 la présence de microparticules de plastique dans les boissons Coca-Cola et Schweppes conditionnées en bouteille plastique. L’association « œuvrant pour une planète vivable » depuis 27 ans, qui effectue des enquêtes portant sur des problématiques environnementales, a ainsi fait réaliser par deux laboratoires une étude portant sur les deux célèbres sodas, qui a montré la présence de six sortes de plastiques (polyéthylène, polytéréphtalate d’éthylène, polychlorure de vinyle ou encore polyuréthane).

Une découverte pour l’association, étant précisé que les fabricants déclarent deux polymères en contact avec la boisson, à savoir le polyéthylène pour le bouchon et le polytéréphtalate d’éthylène pour la bouteille. Les chercheurs ont également dénombré jusqu’à 46 microparticules de plastique dans le Coca-Cola et 62 microparticules par litre dans le Schweppes (dont 57 de polyéthylène), après une vingtaine d’ouvertures.

Des polymères en nombre

Leur nombre augmente au fur et à mesure de l’ouverture de la bouteille, « permettant d’émettre l’hypothèse d’une responsabilité de la dégradation du bouchon dans l’origine des microplastiques identifiés », comme l’indique Agir pour l’environnement. En outre, les ouvertures répétées multiplient également le nombre de polymères différents présents dans la boisson.

De plus, des nanoparticules de 200 à 400 nanomètres (nm) ont été décelées par un second laboratoire après une seule ouverture des bouteilles. Après 20 ouvertures de la bouteille, les tailles moyennes peuvent atteindre 518 nm pour le Coca-Cola et 613 nm pour le Schweppes. « L’ouverture multiple des bouteilles a donc généré une plus grande gamme de tailles de nanoparticules dont la taille moyenne est légèrement supérieure à celle de la population de nanoparticules présentes initialement après une ouverture unique », en conclut l’association.

L’étude a porté sur la bouteille plastique d’un litre de Coca-Cola Original et celle de 1,5 litre de Schweppes Indian Tonic, après ouverture une seule fois, 10 fois et 20 fois, et ce, dans le but de reproduire les conditions réelles d’utilisation. Néanmoins, « si elle s’appuie sur des méthodes d’analyses rigoureuses et reconnues, cette enquête n’a pas de visée scientifique. Elle vise avant tout à donner un aperçu de la réalité de la présence de micro et nanoparticules dans quelques sodas fortement consommés en France », tient à rappeler l’association.

Peu de connaissances sur l’impact des microplastiques

Enfin, les scientifiques disposent encore de peu de connaissances sur l’impact de ces microparticules qui s’accumulent dans le corps humain. Elles pourraient entraîner des réactions allergiques, voire des risques accrus de cancer et des mutations de l’ADN. « Il n’existe aujourd’hui aucune preuve scientifique suggérant que l’ingestion de particules de plastique est préoccupante pour la santé humaine », n’a d’ailleurs pas manqué de réagir, auprès de l’AFP, Coca-Cola, qui se « port[e] garant de la sécurité de [ses] produits ».

De son côté, Schweppes, qui appartient à Suntory Beverage & Food, a précisé auprès de nos confrères du Parisien, que ses emballages correspondaient « aux exigences strictes de qualité de grade alimentaire fixées par les autorités sanitaires françaises et européennes ». Agir pour l’environnement appelle donc à la mise en place d’une enquête sur la présence des micro et nanoplastiques dans les sodas ainsi qu’à l’évaluation de leurs effets sanitaires.

Elle souhaite également que l’établissement d’une norme maximale de présence de ces éléments dans les eaux et sodas, mais aussi tendre vers le zéro microplastiques dans la chaîne alimentaire. En juillet 2022 déjà, l’association avait mis en évidence la présence de microplastiques dans 78% des bouteilles d’eau qu’elle avait faites analyser.

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