Sirha Lyon, le salon incontournable

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La 22e édition du Sirha Lyon se tiendra du 23 au 27 janvier à Eurexpo Lyon. Depuis 1983 et la création du Salon des métiers de bouche, un long chemin a été parcouru. Entre-temps, le salon international se révèle être bien plus qu’une vitrine, un lieu d’échanges. Bref, il constitue un rendez-vous incontournable pour les professionnels du secteur CHR.

La 22e édition du Sirha Lyon se déroulera du 23 au 27 janvier 2025 à Eurexpo Lyon. Crédit : N.Rodet.
La 22e édition du Sirha Lyon se déroulera du 23 au 27 janvier 2025 à Eurexpo Lyon. Crédit : N.Rodet.

Nul doute qu’il s’agit, pour tout restaurateur, d’un salon à ne pas manquer. Le Sirha Lyon, traditionnellement organisé tous les deux ans à Eurexpo Lyon, à Chassieu (Rhône), verra sa 22e édition se dérouler cette année du 23 au 27 janvier. Dans l’univers CHR, il correspond au « plus grand salon généraliste, au sens où il intègre tous les secteurs du food service, dans le monde », assure ainsi Luc Dubanchet, directeur général délégué de GL Events Exhibitions, mais également directeur général de Sirha Food et de Sirha Lyon. Avant de poursuivre sur la ligne directrice de l’événement : « Avec la volonté d’assumer de traiter vraiment de l’industrie du restaurant, dans toutes ses déclinaisons : du fast casual [fast food haut de gamme, NDLR] au gastronomique, en passant par le bistrot et la bistronomie. Et donc de proposer à ces visiteurs autant de possibilités d’organiser, de créer et de fonder un restaurant. »

Cependant, le Salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation (Sirha), n’a pas toujours représenté ce rassemblement international incontournable de la profession. Ses origines remontent à 1983, année de la création du Salon des métiers de bouche, « sous l’impulsion de la chambre de commerce et de Paul Bocuse », précise Luc Dubanchet. L’idée première était simple : « Se réunir, sous une forme qui était davantage celle d’une foire. » Mais très vite, l’événement a dépassé la simple rencontre interprofessionnelle, « avec une vraie accélération à la fin des années 1990 et au début des années 2000, durant lesquelles le salon a pris son ampleur », rappelle-t-il. Avant cela, dès 1987, le Salon des métiers de bouche a connu une évolution en troquant son nom pour celui de Sirha.

La capitale de la gastronomie pour théâtre

« Ce changement était dû au développement, explique le directeur général. C’était aussi une prise de conscience qu’en organisant un salon des métiers de bouche à Lyon, considérée comme la capitale mondiale de la gastronomie, le succès a été quasi immédiat. La volonté était de transformer ce salon corporatiste en un salon tourné vers la restauration, l’hôtellerie et l’hospitalité. Et donc d’en faire un salon avec une portée internationale », développe-t-il.

Une évolution logique au regard du territoire dans lequel s’est inscrit le Sirha. « Lyon est une ville de passionnés de la gastronomie et représente un carrefour culturel incroyable. De plus, elle est à portée de l’Italie, de la Suisse et du monde germanique », avance le directeur général du salon. Une nouvelle phase dans son histoire qui lui a permis de consolider son apport envers la profession.

iLes chefs seront bien évidemment mis à l’honneur à travers des masterclasses lors du Sirha Lyon. Crédit : Delphine Denans.
Les chefs seront bien évidemment mis à l’honneur à travers des masterclasses lors du Sirha Lyon. Crédit : Delphine Denans.

« En parallèle d’une internationalisation, il y a eu une ouverture sur ce qui se fait dans le monde entier, et pas uniquement à l’échelle de Lyon ou de la région Rhône-Alpes. Notamment sur les premiers retours de la restauration rapide et ce que nous avons ensuite appelé le fast casual, qui se passait aux États-Unis », raconte Luc Dubanchet. Ce dernier ne manque d’ailleurs pas de saluer le rôle prépondérant de Paul Bocuse, figure majeure de la cuisine et surnommé Monsieur Paul par les Lyonnais.

Une internationalisation rapide

« Dans les années 1980, Paul Bocuse était présent, avec un certain nombre de chefs, aux États-Unis. Il a exporté en Floride un savoir-faire à la française. Il en est revenu avec une nouvelle perception d’une restauration qui était commerciale, et non pas une restauration traditionnelle française », indique-t-il. Finalement, peu après sa création, le salon a adopté les bases qui ont contribué à sa réussite. À savoir, un espace permettant de partager à l’ensemble du secteur les nombreuses innovations, mais également un lieu d’échanges et de débats dans le but de suivre l’évolution de la profession et de répondre à ses multiples défis.

Comme lors des éditions précédentes, le Sirha Food Forum sera le théâtre de masterclasses et tables rondes. Crédit : Delphine Denans.

« Un grand salon est prescripteur, il prend la parole », défend Luc Dubanchet. Ainsi, l’offre du Sirha Lyon ne se limite pas aux 4.000 exposants et marques ni à la vitrine que sont les Sirha Innovation Awards, qui présenteront cette année, à travers dix catégories, « plus de 450 innovations, soit quasiment le double par rapport à 2023 ». En effet, le Sirha Food Forum accueillera sur scène plus de 80 personnes (chefs, professionnels et experts) avec ses traditionnelles masterclasses et tables rondes pour évoquer les grandes thématiques de la profession : les attentes actuelles des consommateurs, les moments de consommation, les enjeux environnementaux…

À la racine de Sirha Food

Parmi les nouveautés de l’édition à venir, on note le doublement du nombre de start-up (60 structures), au sein du Village Start Up by Crédit Agricole. Mais surtout un espace dédié aux vins et spiritueux a été aménagé, avec 120 exposants répartis dans les halls 2 et 3. Le salon, qui a accueilli 200.000 visiteurs lors de sa dernière édition, a de fait acquis au fil des années une légitimité incontestable sur laquelle a souhaité investir l’organisateur d’événements GL Events.

Le salon a intégré son écosystème au début des années 2000. Il est même devenu une base avec la création, en 2019, de Sirha Food, la branche Food Service de la société d’événementiel. « Sirha est devenu un préfixe. Il y avait la volonté de nous appuyer sur une marque forte et de lui adjoindre un adjectif, que ce soit une ville ou Omnivore », détaille Luc Dubanchet. Une force sur laquelle ce dernier compte enfin capitaliser, aujourd’hui plus que jamais : « La 22e édition s’annonce dynamique, forte, dans un moment où il y a de vrais enjeux économiques pour les restaurations. Je crois qu’un salon comme celui du Sirha Lyon est justement là pour être un levier d’énergie pour les mois à venir. »

20e édition du Bocuse d’or

Le Sirha Lyon reste indissociable de ses prestigieux concours, parmi lesquels la Coupe du monde de la pâtisserie et le Bocuse d’or, qui verront leurs finales se dérouler respectivement les 24 et 25 janvier, puis les 26 et 27 janvier. Le millésime 2025 correspondra d’ailleurs à la 20e édition du Bocuse d’or, concours créé en 1987 par le Pape de la gastronomie, Paul Bocuse. Pendant les 5 h 30 d’épreuves, le maigre, le homard et le céleri (branche et rave) devront être mis à l’honneur dans la création de l’assiette, tandis que le plateau devra être composé de chevreuil, de foie gras et de thé. Au total, 24 candidats s’affronteront pour remporter le graal, des chefs en provenance de tous les continents. En effet, les délégations de l’Île Maurice et du Maroc (dont le chef Yassine Bogdad a remporté la sélection continentale) représenteront l’Afrique, tandis que le Canada, le Chili, la Colombie, le Mexique et les États-Unis (de la cheffe Stefani De Palma, victorieuse de la sélection Amérique) incarneront le continent américain. Aussi, du côté de l’Asie-Pacifique, ce sont l’Australie, la Chine, le Japon (son chef Ryuya Kainuma a remporté la sélection Asie-Pacifique), la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Vietnam qui seront présents en finale. Enfin, le contingent européen sera composé de la Finlande, de la Hongrie, de l’Islande, de l’Italie, de la Lettonie, de la Norvège, du Royaume-Uni, de la Slovaquie, de la Suède… Sans oublier le Danemark de Sebastian Holberg Svendsgaard, vainqueur du Bocuse d’or Europe 2024, qui représentera le pays tenant du titre. Son compatriote, Brian Mark Hansen, ayant obtenu la victoire en 2023. Il faudra enfin compter sur la France de Paul Marcon, qui pourrait marcher dans les pas de son illustre père, Régis Marcon, vainqueur du Bocuse d’or 1995… il y a exactement 30 ans.

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