Baromètre du Réseau Vrac et Réemploi : poser les bases pour un meilleur avenir
- Temps de lecture : 5 min
Réseau Vrac et Réemploi a présenté, lors de la 6e édition du salon du Vrac et du Réemploi, son premier baromètre sur la filière éponyme.

À l’occasion de la 6e édition du salon du Vrac et du Réemploi, Réseau Vrac et Réemploi a dévoilé son premier baromètre de la filière du vrac et du réemploi des emballages ménagers des produits de grande consommation (PGC). Réalisé en collaboration avec le cabinet Deloitte, le rapport vise à établir les bases, à comprendre les enjeux ou encore à poser les fondations pour les futures éditions de l’étude qui sera rééditée chaque année. Ce bilan intervient à un moment où l’industrie doit se réinventer et doit explorer de nouvelles voies de développement. Des innovations qui répondront aux législations françaises, telles que la loi Agec ou encore la loi Climat et résilience. Ce rapport permet aux restaurateurs de s’informer sur les pratiques de réemploi et d’intégrer des méthodes plus durables dans leurs activités.
À lire aussi
État des lieux et prévisions
L’analyse démontre que 12.500.000 emballages ont été lavés et remis en marché en France en 2023, ce chiffre devrait augmenter de 75% en 2024. À noter que plus de 300.000.000 d’emballages pourraient être lavés chaque année si « les centres tournaient à plein régime », souligne Réseau Vrac et Réemploi. Au sujet des centres, il en existe 60 en France, répartis sur 18 régions. Quatre nouveaux centres devraient faire leur apparition en Occitanie, dans le Grand Est ou encore à l’Ouest en 2024. Le baromètre annonce par ailleurs que plus de 15.000 points de collectes seront installés dans les prochaines années. Cette donnée est en lien avec la prévision pour 2024, qui planche sur une augmentation de 55% d’emballages collectés.
Des opportunités environnementales, économiques et sociales
Après une crise sanitaire et une inflation qui tend à se stabiliser, Réseau Vrac et Réemploi estime que la filière ouvre la voie à de nombreuses opportunités prometteuses. Premièrement, sur le point environnemental, selon une enquête de Léko, Circul’R et Appinio, 73% des répondants considèrent comme étant important l’impact environnemental des emballages des produits. Deuxièmement, sur l’aspect économique, il est question d’un secteur en expansion. Même s’il est principalement présent dans le milieu de la restauration et de l’hôtellerie, les secteurs de la grande consommation et du e-commerce font leurs apparitions. Environ 50% des emballages ménagers sont générés par la grande distribution, tandis que les ventes en ligne ont progressé de 13,8% en 2022, et qu’environ 1 milliard de colis transitent en France chaque année.
À lire aussi
Troisièmement, concernant les opportunités commerciales, Citeo et Ipsos ont mené une étude en 2023 qui identifie six profils de consommateurs. La répartition au sein de la population française est équilibrée entre les profils à fort potentiel (49% sont qualifiés d’antigaspi, d’équilibristes et d’engagés) et ceux au potentiel jugé plus limité (les détachés, vigilants et économes contraints). Enfin, au niveau des opportunités sociales et industrielles, la France comptabilise aujourd’hui 9.000 emplois pour le vrac et le réemploi. Pour atteindre 100% des capacités des centres de lavages, qui est de 19% actuellement selon le baromètre, la filière aura besoin de créer plus de 20.000 emplois.
Développer l’offre du vrac et du réemploi
La première étape est d’informer et de convaincre les consommateurs sur le vrac, car ces derniers sont déjà conscients des formats réemployables pour les PGC. Pourtant, l’étude de désirabilité autour du réemploi des emballages (2023) affirme que toutes les populations ont déjà pratiqué le vrac, quel que soit leur âge : 91% chez les 18-30 ans, 88% pour les 31-50 ans et 83% pour les plus âgés. Le deuxième point abordé est le modèle économique. Quand bien même 17% des opérateurs de réemploi déclarent être rentables, 80% d’entre eux rencontrent des difficultés pour atteindre la stabilité financière. Pour expliquer ce problème, Réseau Vrac et Réemploi affirme qu’il s’agit de jeunes entreprises dans un secteur en émergence. Pour résoudre la situation, il est nécessaire de faire appel à un soutien financier public ou privé.
Enfin, le dernier aspect est de rassembler tous les acteurs du milieu et d’obtenir une réglementation contraignante. Le rapport estime que des contrôles et des sanctions favoriseraient l’implication de tous les acteurs. En y ajoutant une aide significative des pouvoirs publics, Réseau Vrac et Réemploi affirme que l’union des acteurs du secteur favorisera une transition vers une économie industrielle circulaire et durable. Un moyen d’ouvrir la voie à de nouvelles solutions et matériaux, consolidant ainsi la position économique de la France sur la scène internationale.

« Ce premier baromètre de la filière vrac et réemploi constitue une invitation à la réflexion et à l’action. Les perspectives du secteur dès la fin 2024 (+55% d’emballages collectés, +20% d’embauche, construction de 4 nouveaux centres de lavage…) encouragent les acteurs de la filière, entreprises, investisseurs ou décideurs politiques, à s’engager dans un processus de planification industrielle, stratégique et proactive. En fournissant des données chiffrées et des pistes d’actions, cette étude offre un cadre précieux pour l’élaboration de stratégies de croissance et d’investissements à long terme. », affirme Célia Rennesson, directrice et fondatrice de Réseau Vrac et Réemploi.