Congrès du GHR : « Je ne laisserai personne sur le bord de la route », assure Bruno Le Maire

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Le premier congrès national du GHR s’ouvre ce lundi 13 novembre. Ministres et représentants syndicaux réaffirment leur soutien au secteur.

Congrès GHR
Le congrès du GHR se tient les 13 et 14 novembre à la station F (Paris, 13e). Crédit: Alice Mariette / Au cœur du CHR.

Pour ouvrir ce tout premier congrès du Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR) à la Station F (Paris13e), Pascal Mousset, président du GHR Paris Île-de-France, a tenu a rappeler la situation actuelle de la profession. «La crise sanitaire de covid-19 nous a fait prendre conscience de notre fragilité, mais a aussi agit comme un catalyseur», a-t-il lancé. Pendant deux jours, près de 500professionnels et invités vont se réunir autour du thème de la transition. «La transition est écologique, énergétique, sociale, démographique et économique», a rappelé Pascal Mousset.

Didier Chenet, l’actuel président du syndicat — dont le mandat se terminera le 14novembre à minuit — a quant à lui annoncé un congrès«riche pour la profession, riche pour le GHR». Le secteur ne manque en effet pas de sujets d’actualité: remboursement des PGE, inflation, augmentation des coûts de l’énergie, transition écologique ou encore pénurie de main-d’œuvre. Le tout, à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques2024.

Il a ainsi interpellé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, présent pour l’ouverture du congrès, sur le fait que les entreprises du secteur doivent faire face au remboursement des PGE, dans un contexte de forte inflation. Une situation qui complique le quotidien et la transition écologique des établissements. «Je veille à ce qu’aucun PGE ne pèse sur une entreprise saine, nous avons autorisé des étalements de remboursement parfois jusqu’à 10ans, je ne veux pas qu’un seul restaurateur ou hôtelier de qualité puisse être entravé dans son développement par un PGE», lui a répondu le ministre.

« Je sais qu’il reste beaucoup de cas difficiles »

Autre sujet préoccupant, celui de l’emploi. Didier Chenet regrette notamment l’interdiction du recours au statut d’auto-entrepreneur pour le personnel de la restauration, l’augmentation du bonus-malus de l’assurance chômage — qui entrave le recours au CDD, pourtant nécessaire dans la profession, notamment pour les traiteurs — ou encore le débat sur la régularisation des sans-papiers, qui travaillent déjà dans les CHR.

Bruno Le Maire a assuré son écoute et sa compréhension sur ces sujets. «Sur le statut des auto-entrepreneurs, je propose de nous mettre tous autour de la table, avec le ministre du Travail et trouver des solutions en bonne intelligence», a-t-il déclaré. Un avis partagé par Olivia Grégoire, ministre chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, également présente. «Nous y travaillons», a-t-elle assuré. En revanche, sur la question des travailleurs sans papiers, Bruno Le Maire estime préférable de miser d’abord sur la formation et l’excellence «avant de faire appel une main-d’œuvre étrangère».

Soutien aux CHR

Sur le sujet des coûts de l’énergie, le GHR plaide pour l’ouverture à toutes les entreprises du bouclier tarifaire. De son côté, le ministre des Finances a annoncé que les négociations avec EDF étaient sur le point d’aboutir, afin de parvenir à « la souveraineté sur nos prix ». Avant d’ajouter : « Nous ne voulons plus que l’intégralité des prix de l’électricité dépende du coût de la centrale à gaz qui a été ouverte en dernier recours à l’est de l’Europe ». Il rappelle également l’existence du guichet d’aide déjà en place. « Je sais qu’il reste beaucoup de cas difficiles, a-t-il mentionné. Je ne laisserai personne sur le bord de la route, je rappelle que nous avons 770 millions d’euros pour aider les entreprises dans le budget 2024. »

On ne vous lâchera pas.
Olivia Grégoire, Ministre chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme

Les deux ministres présents ont souligné l’apport stratégique du secteur pour la nation. Pour Bruno Le Maire: «Vous êtes beaucoup plus qu’un secteur économique. Vous êtes une vitrine de la France, vous participez du rayonnement d’un pays. Nous sommes dans le seul pays au monde où les chefs ont plus d’importances que les ministres.» Quant à Olivia Grégoire, elle a tenu à féliciter le secteur pour ses engagements. «Les CHR forcent mon admiration. On ne vous lâchera pas», a-t-elle tenu à dire lors de son discours.

L’importance de l’union

Didier Chenet a également rappelé I’importance de s’unir pour créer ce groupement. Pour rappel, le GHR a été fondé le 15décembre 2022. Il est né le 1erjanvier 2023 de la fusion du Groupement national des Indépendants Hôtelleries et Restaurations (GNI), du Syndicat national de la Restauration thématique et commerciale (SNRTC) et du Syndicat national de la Restauration publique (SNRPO). «Notre objectif est de rassembler, de peser, d’amplifier nos actions. Nous avons vocation à être une référence au sein du secteur», a expliqué Agnès Theodose, directrice générale du GHR. L’objectif du syndicat est de développer sa présence partout sur le territoire. Actuellement, il compte 23bureaux en France métropolitaine et DROM.

Le congrès se déroule pendant deux jours. Les échanges continuent jusqu’au mardi14novembre en fin de journée, avant l’élection du nouveau bureau exécutif de l’organisation.

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