
Décision business
La Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant se veut optimiste pour l’avenir. En effet, la production de crémant a connu « une année 2022 historique car nous avons passé la barre des 100 millions de bouteilles avec la commercialisation de 102 millions de cols », rappelle Édouard Cassanet, animateur au sein de la fédération, et anciennement directeur général de la Cave de Lugny, en Bourgogne, ainsi que président de l’Union des producteurs et élaborateurs de crémant de Bourgogne (UPECB).
De plus, la production de cet alcool a présenté une progression constante ces dernières années. Une excellente dynamique qui s’explique paradoxalement par l’arrivée d’un concurrent de poids sur le marché français. « Le prosecco nous a aidé à faire comprendre au consommateur qu’il pouvait boire des vins effervescents à des moments autres que ceux festifs », confirme-t-il. Ainsi, l’image du crémant a selon lui basculé, passant d’un côté « vieillot pour devenir un repère qualitatif, avec de la traçabilité ». Et ce, compte tenu notamment de cahiers des charges des appellations qui prévoient des règles strictes et qualitatives comme les vendanges manuelles ou encore l’utilisation de la méthode traditionnelle pour l’élaboration des crémants, comme pour le champagne.
Une valorisation accrue
Par ailleurs, l’objectif des producteurs et élaborateurs de crémant est de donner davantage de précisions quant à leurs cuvées. « Il est assez original d’avoir huit régions qui partagent une même façon de travailler le vin. Il s’agit d’un cas unique dans le monde viticole français, explique en effet Édouard Cassanet. L’un des axes est donc d’expliquer les différences qui peuvent exister entre un crémant de Limoux et un crémant de Bourgogne, etc. » De plus, l’enjeu est également de valoriser encore davantage les cuvées de crémant. « Il y a besoin de plus de valeur pour certaines régions », confirme l’animateur.
Néanmoins, l’idée est de rester présent sur tous les circuits de distribution. « Nous proposons des produits qui sont adaptés au circuit traditionnel, et d’autres à la GMS. Chez les cavistes, les bouteilles peuvent être comprises entre 10 et 20€ environ. Mais l’important est de posséder une logique de prix, qu’une AOP en crémant coûte plus cher qu’un mousseux », développe-t-il. L’ambition est donc de « prendre la place autour des 15-20€ que le champagne n’occupe plus ». En outre, alors que la GMS permet de jouer sur les volumes, le circuit traditionnel doit servir « à enrichir les gammes, que les cuvées soient plus travaillés, plus complexes, plus traçées avec des élevages plus longs. L’idée est que chaque région complexifie son offre », estime Édouard Cassanet.
Chargement ...

