Décision business
L’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et du groupe Altares révèle que 51.555 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi en 2023, représentant une augmentation de 33,3 % par rapport à l’année précédente, soit 12 800 femmes et hommes de plus qu’en 2022. Un seuil supérieur d’avant-crise Covid et il atteint son plus haut niveau depuis la crise financière de 2016. Dans son communiqué, Altares explique cette augmentation par la hausse des taux d’intérêts, la fin des aides Covid et la reprise des procédures d’assignation Urssaf.
« Les chiffres de 2023 sont très alarmants, mais malheureusement peu surprenants. Hausse des taux d’intérêt, surendettement des entreprises, fin des aides Covid et du moratoire de l’Urssaf… de nombreux indicateurs laissaient craindre une accélération des liquidations judiciaires en France avec des pertes d’emploi importantes à la clé. En 2023, chaque jour, ce sont plus de 140 chefs d’entreprise qui se sont retrouvés au chômage, 40 de plus qu’en 2022 », souligne Anthony Streicher, président de l’association GSC.
La restauration touchée
L’observation de GSC et Altares dévoile que dans le secteur de l’hébergement, restauration et débit de boissons, 6.964 femmes et hommes se sont retrouvés au chômage en 2023. Les activités de restauration concentrent plus des trois-quarts des chefs d’entreprise impactés du secteur. Il s’agit du deuxième milieu le plus impacté, le premier étant celui de la construction avec 12.071 hommes et femmes concernés (+40,2%).
Géographiquement, l’Île-de-France, la première région économique du pays, enregistre une perte de 11.359 chefs d’entreprise (+36,7%), soit près d’un quart des pertes d’emploi en France. Enfin, près de 8 entrepreneurs sur 10 touchés(22.924 femmes et hommes) se trouvaient à la tête d’uneentreprisedont le chiffre d’affaires était inférieur à 500.000 euros, confirmant la plus grande vulnérabilitédes petites structures. À l’inverse, seuls429chefs d’entreprise déclaraient un chiffre d’affaires supérieur à 5 millions d’euros.
« En 2023, le ralentissement de l’économie s’est confirmé en France comme en Europe fragilisant davantage des entreprises parfois en peine à rembourser une dette devenue trop lourde. Le nombre de défaillances a augmenté de 36%, une tendance lourde mais pas surprenante après la parenthèse Covid. Les très petites entreprises sont les plus nombreuses. […] La croissance est attendue faible pour 2024 et les défauts d’entreprises plus nombreux qu’en 2023. L’anticipation des risques restera déterminante», précise Frédéric Barth, directeur général d’Altares.
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