Décision business
« Il s’agit d’une association de vignerons responsables. Une démarche de vignerons pour les vignerons », lance Anne-Laure Ferroir, directrice de la Fédération nationale Terra Vitis depuis mai 2021, pour définir la certification qui s’articule autour de trois piliers : l’environnement, le social et l’économie.
L’objectif est d’assurer la pérennité de l’exploitation afin de permettre sa transmission. La directrice donne en exemples des vignes en bonne santé ou le fait de prendre soin du voisinage et de ses salariés. « La certification HVE [Haute valeur environnementale, NDLR] n’est que dédiée à l’entreprise, tandis que Terra Vitis concerne l’entreprise et le vin », explique Anne-Laure Ferroir, pour marquer la différence de sa certification. Les critères HVE sont ainsi inclus dans le cahier des charges depuis 2020.
« Nous sommes là pour accompagner les vignerons pour qu’ils aillent toujours plus loin », ajoute-t-elle, précisant « ne pas être dans la contrainte ». Des formations sont d’ailleurs proposées aux adhérents. L’association a été créée en 1998 dans le Beaujolais par quelques vignerons souhaitant limiter leur impact et poser les bases d’une viticulture durable. Puis, en 2001, ont été créées la certification et la fédération nationale, qui regroupe les différentes associations régionales.
Aujourd’hui, existent sept associations locales : Alsace, Beaujolais-Rhône Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bordeaux, Loire, Rhône Méditerranée, et le vignoble champenois. La certification a connu en quelques années une nette augmentation du nombre de ses adhérents. « En 2016, nous étions en-dessous de 500, et en 2020 au-dessus de 1 000 », souligne la directrice de la fédération. Terra Vitis compte aujourd’hui 1 924 adhérents, parmi lesquels 1 842 viticulteurs et vignerons, des caves coopératives et des négociants, qui représentent 5 % du vignoble français.
Un contrôle de ces adhérents est conduit tous les ans, par Terra Vitis et des organismes indépendants. La directrice évoque « un cahier des charges évolutif ». Il est commun à l’ensemble des associations locales et des annexes sont prévues pour tenir compte des spécificités régionales. « La démarche est restée confidentielle pendant 15-20 ans car nous n’avions pas imaginé qu’elle pourrait intéresser le client », révèle Christophe Lanson, du Domaine de Leyre-Loup, dans le Beaujolais, en appellation morgon. « J’aimerais que nous soyons perçus comme le haut de gamme de la certification, parce que c’est ce que nous sommes », ajoute-t-il.
En 2023, Terra Vitis fêtera ses 25 ans. « Nous voulons capitaliser sur ce rendez-vous », précise Anne-Laure Ferroir qui ne sait pas encore comment se matérialisera cet anniversaire. Terra Vitis a pour projet de faire évoluer son cahier des charges en accord avec les « nouvelles thématiques : l’eau, l’énergie, l’ancrage local ». L’association a également intégré l’année dernière le consortium Sustainable Wine Roundtable (SWR), qui vise à structurer l’offre de viticulture responsable.
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