Décision business
Le domaine E. Guigal a été créé en 1946 par Étienne Guigal. Trois générations de vignerons plus tard, ce sont Ève et Philippe Guigal qui dirigent l’entreprise familiale. Ève Guigal revient sur la stratégie de la maison face aux CHR et sur le millésime 2021 fortement impacté par les épisodes de gel d’avril.
Aujourd’hui, que représente Maison Guigal ?
Maison Guigal est implantée à Ampuis, à 20 minutes de Lyon. Nous nous trouvons donc dans le nord de la vallée du Rhône, où l’on travaille, sur 75 hectares, différentes appellations : côte-rôtie, condrieu, hermitage, saint-joseph ou encore crozes-hermitage. Nous nous sommes aussi implantés dans le sud de la vallée du Rhône en rachetant, en 2019, le château de Nalys à Châteauneuf-du-Pape. Aujourd’hui, ce domaine représente 77 hectares de vignes, uniquement dédiés à Châteauneuf.
Quelle est votre production annuelle ?
Depuis qu’Étienne, le grand-père de mon mari, a créé Maison Guigal en 1946, nous avons toujours préféré faire de la qualité que de la quantité. Aujourd’hui, on propose toujours cette qualité, mais en plus grande quantité. Chaque année, on fait 8 500 000 bouteilles, en moyenne, et cela augmente petit à petit.
Quel a été l’impact de l’épisode de gel de cette année sur le millésime 2021 ?
Pour nos millésimes, on est vraiment béni des dieux, c’est ce qu’on disait toujours. On a eu des millésimes incroyables de 2015 à 2020. À chaque fois, on a l’impression de faire le millésime du siècle parce qu’il y a absolument tout : la quantité, la maturité, tout ce qu’il faut et ce qu’on attend de nos vignes. Malheureusement, l’épisode de gel d’avril a fortement impacté le millésime 2021. On considère aujourd’hui avoir perdu 75 % de condrieu. Sur les côtes-rôties, on a de la perte, mais pas autant qu’on aurait pu imaginer. En revanche, les maturités ont été très tardives et on a vendangé très tardivement. Il a fallu faire un grand tri dans les vignes parce que cet épisode de gel a impacté la qualité de notre millésime 2021.
Pourquoi apporter une telle importance à la distribution de vos vins dans les CHR ?
En France, on distribue nos vins uniquement auprès des cavistes et CHR, qui représentent 50 % de notre marché. Nous sommes très attachés à la gastronomie, à la bistronomie et aux restaurants. Pour nous, c’est très important d’être représentés sur les tables. C’est pour cela qu’on travaille énormément avec les CHR. Notre côtes-du-rhône est d’ailleurs notre produit phare : 4 500 000 bouteilles de ce vin sont distribuées dans les CHR. Notre gamme est assez large donc, qu’on aille sur un bistrot ou un étoilé ; notre gamme classique offre la possibilité de faire beaucoup d’accords mets-vins et de faire plaisir à chaque type de restauration.
Quelle est votre stratégie à l’export ?
Chez Maison Guigal, nous avons la chance d’être très représentés à l’export, il représente 50 % de notre marché. Aujourd’hui, nous sommes présents dans 145 pays. C’est assez atypique puisque les maisons comme la nôtre dirigent généralement 80 % de leur production vers l’export.
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