
Décision business
La commune de Vinsobres, dans la Drôme provençale, a effectué son passage en cru en 2006, après avoir été en appellation côtes-du-rhône puis côtes-du-rhône-villages. Sur les 1.375 ha que compte l’AOC, 600 sont actuellement revendiqués, tandis qu’en 2006, seulement 280 ha l’étaient.
« Nous y allons palier par palier dans un travail de démocratisation de ce cru. Nous sommes une appellation méconnue. L’enjeu est de vouloir la démocratiser pour qu’elle soit reconnue à sa juste valeur », estime Aurélien Aubert, à la tête du Domaine Autrand.
La fraîcheur des vins
En plus des 1.375 ha de vignes, l’aire d’appellation comprend également 950 ha boisés classés, créant ainsi un microclimat. De plus, grâce à la relative altitude (300 m de moyenne et un point culminant à 420 m) et à la situation géographique, entre la vallée du Rhône méridionale et celle septentrionale, les vins du cru sont marqués par la fraîcheur.
Environ 20.000 hl sont annuellement produits, exclusivement en rouge. En outre, les principaux cépages correspondent au grenache (70%), à la syrah (25%) et au mourvèdre (5%). 36 structures se partagent le marché, parmi lesquelles 30 domaines et six coopératives dont la principale est la Vinsobraise (environ 50% des volumes), qui dénombre une soixantaine d’adhérents.
L’export représente à peu près 30%, et « va en grandissant », se félicite en outre Aurélien Aubert. Les principaux marchés correspondent ainsi au Royaume-Uni, à la Belgique, au Canada et aux États-Unis, « là où les vins rhodaniens marchent ». Et une opération est prévue pour 2024 « pour accélérer » sur le marché américain.
Demande de reconnaissance en blanc
Une demande de reconnaissance du cru pour le blanc est par ailleurs à l’étude. Elle devrait aboutir « à l’horizon 2026 », espère Aurélien Aubert. Les conclusions d’études œnogéologiques interviendront à la fin de l’année 2023. Les cépages rhodaniens blancs tels que la clairette, le grenache blanc, la roussanne ou encore le viognier pourraient faire partie de ceux autorisés pour le cru. Et comme les rouges, les blancs possèdent cette caractéristique de fraîcheur.
Ce projet répond notamment à la chute de la consommation du rouge au niveau mondial, même si les crus des côtes-du-rhône résistent, et progressent même, à l’inverse des côtes-du-rhône et côtes du-rhône-villages. « Les crus sont renforcés parce que le consommateur a rendu sa consommation occasionnelle et a préféré payer un peu plus », estime Aurélien Aubert.
L’évolution dans la couleur va enfin de pair avec le renouvellement de l’image du vignoble, qui était vieillissante, de l’aveu même d’Estelle Laget, chargée de communication de l’AOC. « Il s’agit d’une appellation de plus en plus dynamique, aussi bien au niveau des caves particulières, que des coopératives et de la commune », abonde Erika Marre, en charge de l’événementiel pour la cave coopérative Vinsobraise.
La Nuit du Vinsobres est ainsi organisée depuis deux ans. L’événement accueille en moyenne 800 personnes qui déambulent dans le village et dégustent les cuvées de la quinzaine de domaines présents.
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