Décision business
« Je suis négociant en vin », indique d’emblée Antoine Dupré, directeur général (DG) depuis deux ans de la maison Vidal-Fleury. L’homme de 42 ans veut le clamer haut et fort, Vidal-Fleury est une maison de négoce fondée en 1781 – la plus ancienne de vallée du Rhône toujours en activité – et ne possède aucune vigne.
Depuis 1984, le négociant rhodanien est dans le giron de Guigal, qui en est l’actionnaire unique. « Les deux maisons sont autonomes. Elles ne sont pas présentes sur les mêmes marchés, n’ont pas les mêmes commerciaux », indique Antoine Dupré. Et depuis 1984, une société gère les vignes pour Vidal-Fleury et Guigal.
Une vingtaine de crus sont présents dans la gamme de Vidal-Fleury. Le côtes-du-rhône en constitue la base, tandis que le côte-rôtie et le condrieu en sont l’ADN. La production annuelle représente environ un million de bouteilles, pour un chiffre d’affaires de 4 à 4,5 millions d’euros.
La maison de négoce emploie seulement 10 personnes. Un effectif restreint qui s’explique par le chai de 10 000 m2 robotisé et automatisé construit en 2008 au sud d’Ampuis (69) et qui a coûté 20 millions d’euros. « Nous sommes équipés pour produire huit millions de bouteilles par an », précise le DG de Vidal-Fleury, qui assure que « l’objectif n’est pas de monter à huit millions ».
La patte de la maison est de proposer des « vins élevés assez longtemps ». Néanmoins, le DG souhaite faire évoluer l’image de la maison : « Je tends à réduire un peu cette durée, à apporter une touche un peu plus moderne, parce que les gens apprécient les vins plus jeunes, davantage sur le fruit. » Vidal-Fleury réalise 30 % de ses ventes en France, avec les CHR comme principal marché (80 %), et 70 % à l’export. Les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et l’Europe du nord constituent les premiers marchés à l’export. Antoine Dupré souligne que « la Corée du sud a surperformé l’an dernier ».
Le rouge reste ultra majoritaire puisque cette couleur compte pour 90 % de la production, tandis que le blanc ne représente que 10 %. Cependant, « la demande en blanc est de plus en plus importante », estime le DG. Raison pour laquelle il milite pour en produire davantage.
« Nous sommes une institution dans la vallée du Rhône. Il faut le revendiquer, le faire savoir », lance Antoine Dupré, qui regrette une faible présence de Vidal-Fleury sur les réseaux sociaux. Ce qu’il essaie de rectifier en faisant appel à un prestataire. L’objectif annoncé est ainsi de « se développer, au niveau de la communication et de la notoriété. La maison est restée dans l’ombre trop longtemps. Elle a besoin de redevenir ce qu’elle était ».
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