Décision business
Très populaire outre-Manche et outre-Atlantique, avec 900 millions de litres consommés en Angleterre en 2019, 850 millions aux USA, la dégustation du cidre est encore limitée dans l’Hexagone : 90 millions de litres l’année passée. La France est pourtant le premier verger de pommes à cidre d’Europe, avec plus de 9 000 ha cultivés et une récolte annuelle de 250 000 tonnes de pommes. La boisson gagne néanmoins en popularité et reconnaissance ces dernières années. Cidr’Expo, premier salon dédié aux professionnels et amateur de produits cidricoles, reflète cette évolution. Du 13 au 15 février, les visiteurs ont pu découvrir les produits cidricoles d’une centaine d’exposants, venus majoritairement de France mais aussi de l’étranger (Danemark, Lettonie, Espagne). À noter que les 10 premiers mois de 2019, les ventes de cidre ont augmenté de 10 % en dehors du circuit GMS. Preuve s’il en est que le modèle NBCG associé au cidre (Normandie, Bretagne, crêpes et galette) évolue peu à peu. « Le marché est en retard en France : en Angleterre, cela fait une décennie que la consommation s’est généralisée, et le marché américain a été multiplié par cinq en 10 ans » souligne Jean-François Bougeant, caviste à Étretat et président de l’association Cidr’Expo. « En France, le CHR est la plus grosse opportunité pour le cidre », affirme le caviste. « Pour l’instant, il y a peu de distributeurs, mais le potentiel est énorme. » Le cidre coche en effet toutes les cases pour devenir une boisson phare, surtout chez les jeunes consommateurs : faible degré d’alcool (entre 2 et 8 degrés), peu amer et écologique. Les vergers cidricoles nécessitent moins de traitements chimiques que ceux où l’ont produit des pommes destinées à la consommation et absorbent quantité de CO2. Sur la centaine d’exposants présents sur le salon, plus de 30 travaillent en agriculture biologique ou sont en conversion de leur domaine.
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