Décision business
L’entrée en vigueur des sanctions américaines sur une partie des vins français, le 18 octobre, a fait des remous ces derniers jours. Vendredi dernier, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Didier Guillaume a officiellement déploré cette décision et affirmé qu’il travaillait « à mobiliser tous les instruments de la politique européenne pour soutenir la filière ». Le ministre « a porté sa demande en point public auprès de ses homologues au Conseil européen le 14 octobre dernier à Luxembourg, et a appelé à une réponse ferme et unie face aux sanctions américaines ». Le 16 octobre, les organisations professionnelles dans leur ensemble (producteurs indépendants, coopérateurs, négociants et exportateurs) avaient protesté en quittant le conseil viticole de FranceAgriMer qui était prévu ce jour-là. «Nous n’arrivons pas à nous faire entendre », a déploré Michel Chapoutier, représentant des négociants, lors d’un point presse organisé en marge de ce conseil. « Le manque de réaction de la France
et, plus largement de l’Union européenne face à cette question est inacceptable, nous ne sommes pas responsables de ce conflit », a complété Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. Le 18 octobre, la fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) a détaillé les risques auxquels les vignerons français étaient exposés. « Les États-Unis sont notre premier client et représentent près de 20 % de l’ensemble de nos exportations de vins », a rappelé Antoine Leccia, président de la FEVS. « Plus de 4500 entreprises françaises exportatrices de vin sont maintenant directement impactées par des droits de 25 % à l’entrée de leurs produits sur ce marché. […] La taxation va conduire à une hausse supérieure à 30 % des prix pour le consommateur américain. » Les représentants professionnels souhaitent que la diplomatie entre en jeu. « Les autorités françaises et européennes doivent écarter toute tentation d’une escalade de sanctions qui pénaliserait l’ensemble des acteurs de la filière, en France comme aux États-Unis. Sans plus attendre, il leur appartient d’aboutir à une solution négociée avec les États-Unis », a conclu la FEVS.
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