Une année 2018 en demi-teinte, sous le sceau d'une nouvelle ère

« Le marché de la grande distribution est un marché qui est en décroissance », a expliqué la semaine dernière, Michel Gayraud, président de la Fédération française des spiritueux, à l’occasion de l’assemblée générale de la fédération, à Paris. Bien que les rhums et les gins augmentent (respectivement + 5,7 % et + 7,6 % en valeur et + 3,26 % et + 2,4 % en volume, sur 2018), les deux catégories majeures, représentant 60 % du marché, ont baissé : whisky (- 2, 28 % en valeur et -2, 73 % en volume) et anisés (-2, 73 % en valeur et -3, 47 % en volume). Le marché global a quant à lui baissé de -1, 34 % en valeur (4,72 Mds €) et de -2, 1 % en volume (275 M de litres). « Cette année, notre univers a changé, continue-t-il en évoquant les mouvements sociaux de la fin d’année et la réglementation française (loi Égalim).

La tendance consommateur évolue aussi puisque les générations changent de mode de consommation : les moins de 35 ans participent par plus de 50 % à cette baisse. » Pour la FFS, la loi Égalim (majoration de 10 % du seuil de revente à perte au 1 er février) a fait augmenter le prix de vente à la bouteille de 2€ en moyenne. Une hausse qui a aussi participé à la baisse de la consommation. De leurs côtés, les CHR sont « des créateurs de tendance » et restent un marché « primordial ». Bien que les volumes soient en décroissance (-1, 46 %), « il y aune valorisation puisqu’en termes de valeur le marché est à 4,5 Mds € et progresse de 3,2 % », décode Michel Gayraud. Dans ce secteur, la distribution est différente : whisky (20,5 %), rhums (18,5 %), vodka (14,7 %) et anisés (11,3 %), par exemple. Le gin a augmenté de + 19 %, les amers de + 8,33 % et les rhum, tequila et vodka de 2 à 3 %. Cette tendance à la valorisation et à l’élargissement des gammes, les organisateurs du salon France quintessence le constatent aussi.

« Les choses bougent » explique Philippe Jugé, à quelques mois de la 5e édition du salon des spiritueux

français. Il évoque un regain d’intérêt pour « le consommer français ». De 50 exposants à sa création, le salon en accueillera le double cette année. Si les exportations de spiritueux, cognac en tête, atteignent un montant record (4,3 Mds €, soit + 1,8 %, et 445 M de litres), le nombre de marques françaises ne cesse lui aussi d’augmenter. La FFS dénombre 800 distilleries en activité.