
Décision business
Pour jouer carte sur table et évoquer la crise économique que subissent les vignerons bordelais, la communauté de communes du Réolais en Sud Gironde a organisé une réunion publique le mardi 8 novembre. « Nous sommes des mendiants au bord de la route. Nous dépendons du prix proposé en face », s’est désolé une vigneronne à la retraite auprès de Vitisphere. « Il va y avoir des morts par dizaines et centaines. On est dans un puits sans fin », a alerté un autre producteur. Lors de ce rendez-vous, les viticulteurs ont témoigné des difficultés conjoncturelles et structurelles que rencontre la profession. Crise sanitaire, inflation, mais aussi désintérêt des consommateurs français pour le vin rouge, effondrement du marché chinois, aléas climatiques récurrents… La liste est longue et les problèmes pèsent sur le vignoble bordelais depuis de trop nombreuses années.
Une prime à 10 000 €/ha
Le vignoble bordelais porte collectivement la demande d’une prime à l’arrachage de 10 000 €/hectares de vignes (hors friches, pour éviter les effets d’aubaine), afin de permettre aux retraités et aux vignerons proches de la retraite de solder leur activité et aux producteurs souhaitant rester dans le métier de recalibrer leur outil de production. Une aide qui soulève différentes questions. « On demande l’arrachage volontaire définitif primé à 10 000 €/ha […] Mais quand vous lisez entre les lignes, on vous aide pour arracher, mais vous avez une montagne de difficultés de financement à apporter pour faire une autre culture qui va vous coûter plus cher. Au bout du compte, vous êtes encore plus dans la merde que lorsque vous étiez simple viticulteur », s’exclame le viticulteur Didier Cousiney, porte-parole du collectif des vignerons de Bordeaux sur le sujet. Pour Bastien Mercier, maire de Camiran, il est urgent que le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, rencontre et échange avec le collectif pour comprendre les réels enjeux du terrain. Par ailleurs, le collectif envisage une manifestation avant la fin d’année.
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