Décision business
Inter Rhône, interprofession des vins de la vallée du Rhône, a présenté ses ambitions à 2035, dans un plan pluriannuel qui démarre en 2023. Elle compte ainsi s’appuyer sur le label Engagé RSE (responsabilité sociétale des entreprises) dont le « niveau confirmé » a été obtenu en juillet 2022 : « Faire émerger l’ensemble des valeurs du vignoble à travers cette démarche », soutient Philippe Pellaton, président d’Inter Rhône. Et ce, autour de trois axes : l’humain au cœur de la gouvernance ; la valorisation des appellations ; et un acteur qui compte. Le chantier commence par la refonte de l’identité visuelle de l’interprofession.
« La charte graphique et le logo étaient relativement sommaires », avoue le président. « Source de belles rencontres » devient ainsi le nouveau slogan. Le logo met en avant les trois couleurs des vins de la vallée du Rhône, avec le rouge, le rosé et le blanc. « Nous pouvons retrouver le fleuve avec les deux vaguelettes, le côté humain avec le visage et la convivialité à travers le clin d’œil qui se veut malicieux », détaille Philippe Pellaton. La nouvelle identité tranche avec le verre de vin rouge de l’ancienne formule.
Ambition sur les volumes
S’attache à ce renouvellement une ambition en termes de volumes. Tandis que les volumes commercialisés ont en moyenne baissé de 1,9 % par an et que le chiffre d’affaires a quant à lui progressé de 4,1 % par an, preuve d’une premiumisation, l’objectif affiché est d’atteindre +0,9 % par an en volume, pour parvenir en 2035 à 2,9 millions d’hectolitres (Mhl) (chiffres réalisés à la fin des années 2010). Par ailleurs, l’entité cible de passer d’un rendement économique de 38 hl/ha à 48 hl/ha.
Pour ces objectifs, Inter Rhône compte jouer tout d’abord sur la diversification en couleur. Pour être en phase avec les attentes du marché mondial pour lequel le blanc représentait 36 % de la production en 2020, l’interprofession souhaite doubler les volumes actuels de blanc (qui comptent pour seulement 7 % des commercialisations totales de vins tranquilles) pour passer de 174 000 hl commercialisés en 2020-2021 à 300 000 hl à l’horizon 2031.
Pour le rosé, qui constitue près de 15 % de la commercialisation totale des vins tranquilles avec 367 000 hl, et qui connaît un recul de 0,2 % par an, l’ambition est de retrouver de la croissance avec +2,4 % par an pour atteindre 467 000 hl en 2031 et un palier intermédiaire de 420 000 hl en 2026. Il existe enfin une volonté de stabiliser les rouges, à hauteur d’environ 1,9 Mhl, dont les volumes commercialisés chutent de 2,5 % par an.
Équilibre entre la France et l’export
L’interprofession compte également trouver un équilibre entre la France et l’export à l’horizon 2035, alors que ce dernier marché représente en 2021 environ 37 % du volume des ventes, soit 890 000 hl sur un total de 2,5 Mhl. « Nous sommes conscients de la relative difficulté sur le marché français. Donc, considérer que l’avenir de notre vignoble passe par une croissance en France est utopique », explique Philippe Pellaton.
Il passe par une croissance annuelle de l’export sur les 15 prochaines années de 3,3 % par an au lieu de 0,3 % par an comme il l’a été constaté sur les 10 dernières années. Dans le même temps, Inter Rhône veut ralentir la baisse des volumes commercialisés en France : de -2,9 % à -0,9 %. Les États-Unis, le Canada et la Chine constituent des marchés prioritaires, en plus du Royaume-Uni, de la Belgique, de l’Allemagne et de la Scandinavie (les quatre marchés historiques) pour atteindre les différents objectifs. La Corée du Sud et Singapour sont en outre considérés comme des marchés à défricher.
La stratégie à l’export repose sur deux axes : la diffusion, en accompagnant les primo exportateurs et en stimulant la diffusion secondaire liée aux distributeurs ; la pédagogie en développant les connaissances des professionnels et journalistes, ainsi qu’en encourageant la prescription. L’interprofession veut faire émerger via le plan promotionnel l’idée que la vallée du Rhône constitue une grande région productrice de vins blancs et qu’existent différents profils de vins rosés. Inter Rhône prévoit ainsi un budget supplémentaire de plus de 12 millions d’euros sur quatre ans, subventions comprises.
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