Décision business
« Le marché des spiritueux “craft” est encore loin de la maturité », selon Bernard Baud, président de Premium Craft Spirits
Créé fin 2021 sous l’égide des Grandes Distilleries Peureux – Massenez, le réseau de distribution Premium Craft Spirits a rapidement étoffé son portefeuille de marques de spiritueux premium (rhums, whiskies, tequilas, anisés, liqueurs, gins, mezcals…) et convaincu sa cible, celle des milliers de cavistes indépendants. Retour sur cette rapide ascension et sur les projets de l’entreprise avec Bernard Baud, président de Premium Craft Spirits et des Grandes Distilleries Peureux – Massenez.
Décision Boissons : Quel est aujourd’hui le nombre de partenaires, de marques et de références de
Premium Craft Spirits ?
Bernard Baud : Premium Craft Spirits rassemble autour de lui 75 maisons, pour 90 marques et presque un millier de références, de marques connues, comme Saint James ou Cuervo, à d’autres beaucoup plus confidentielles. Nous sommes toujours sollicités actuellement par des marques, comme lors du salon Be Spirits / Wine Paris, mais nous sommes aujourd’hui plutôt dans une phase de consolidation que de recrutement. Ce portefeuille nous donne déjà beaucoup de travail. Nous testons tous les produits et, dans la me sure du possible, je visite personnellement tous les partenaires. Après cette interview, je décolle pour visiter une distillerie en Tasmanie.
Quelle est la répartition entre produits français et d’importation?
Sans entrer dans le détail, les spiritueux français représentent environ un tiers de notre portefeuille.
Le rayon spiritueux des cavistes indépendants, qui constitue votre cible, subit-il un tassement depuis le début de la crise?
Après un an et demi d’expérience, il apparaît que le rayon des spiritueux, dans ce réseau très dynamique [on en compte près de 4.000 en France, NDLR] est extrêmement variable. Ce pendant, dans la plupart des cas, on assiste à une véritable effervescence, avec le référencement de nombreuses nouveautés pendant que d’autres sortent de la gamme. On est donc encore loin d’avoir atteint la maturité sur ce rayon. Contrairement à ce que l’on pourrait penser dans le contexte économique actuel, je constate toujours une forte appétence des cavistes pour les séries limitées et les produits premium, qui ne semblent guère affectés par l’inflation. Un autre phénomène notable, c’est celui de l’implantation de cavistes indépendants dans des villes moyennes et des zones plus rurales, avec des professionnels qui ont une expertise et sont capables de diriger leurs clients vers des produits haut de gamme. Le caviste indépendant est devenu une référence en matière de spiritueux artisanaux.
Allez-vous accueillir de nouvelles marques dans les prochains mois?
Il n’y aura probablement pas de grands bouleversements de notre catalogue. Comme distillateur, je suis très sensible au facteur temps. Notre réussite repose et reposera sur une vision à long terme avec des partenaires que nous nous engageons à soutenir dans la durée.
Un dernier mot sur les distilleries Peureux. Où en êtes-vous de la production d’un whisky français ?
Nous sommes à un an et demi de la libération des premières bouteilles. Nous élaborons un whisky de malt issu de céréales de Franche-Comté. Notre travail de distillateur s’appuie sur une méthodologie qui fait la part belle à notre savoir-faire en matière d’eau-de vie de fruits. Peureux prend la parole tardive ment sur le whisky, mais nous menons des essais depuis cinq ou six ans et nous allons apporter quelque chose de différent sur ce marché en plein développement.
Propos recueillis par Bruno Carlhian
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