Décision business
Philippe Wiederhirn, Cave de Beblenheim (68), veut développer la visibilité de la cave
À l’occasion du 70e anniversaire de la Cave de Beblenheim, Décision Boissons s’est entretenu avec son directeur général Philippe Wiederhirn. La cave, comptant 45 salariés, est spécialisée dans les vins et crémants d’Alsace.
Décision Boissons : Pouvez-vous nous présenter la Cave de Beblenheim ?
Philippe Wiederhirn : La Cave de Beblenheim a été fondée en 1952. Le 20 septembre dernier, nous avons fêté nos 70 ans jour pour jour. Nous regroupons deux sites. Un à Beblenheim (68) avec environ 350 ha de vignoble répartis sur plusieurs communes avec environ 120 vignerons. Un deuxième site à Dorlisheim (67) où nous avons seulement un pôle de pressurage avec 170 ha de vignes sous contrat qui représentent une cinquantaine de vignerons.
Nous avons globalement 520 ha de vignoble sur les deux sites. Et nous commercialisons environ 6 millions de bouteilles, dont 40 % à l’exportation. Nous sommes leaders en Alsace sur les Pays-Bas, la Suisse et l’Italie. Les États-Unis représentent également un marché important.
Nous avons par ailleurs une société de négoce, la Maison Pierre Sparr Successeurs, reprise par la cave en 2009. Elle possède sa propre gamme de vins, sur un positionnement un peu plus premium par rapport à la cave. Il s’agit d’une source complémentaire d’approvisionnement en raisin pour la cave. Nous vendons un peu plus de 25 % de nos volumes en crémant d’Alsace.
DB : Quels sont vos différents canaux de distribution et vos marchés ?
Nous disposons de deux points de vente : un caveau attenant au chai et un magasin situé sur la route des vins. Nous avons aussi un réseau de grossistes qui distribue davantage aux CHR parce qu’en direct nous en faisons très peu.
Nous avons quelques cavistes, comme Nicolas, mais qui ne représentent, malheureusement, pas suffisamment de parts de marché. Nous sommes par ailleurs beaucoup en grande distribution. Système U constitue notre plus gros client.
La vente directe, via nos points de vente et par correspondance, représente un peu moins de 10 % de notre chiffre d’affaires. Nous réalisons entre 5 et 10 % avec les cavistes. Les CHR représentent environ 5 %. Le reste correspond à la grande distribution.
Nous aimerions bien développer le secteur CHR avec le lancement de nos nouvelles gammes qui ont fait l’objet de la promotion faite pour nos 70 ans.
DB : Quelles sont ces nouvelles gammes ?
Ce sont des habillages spécifiques. Avant, nous communiquions sur le réseau des particuliers avec une marque qui s’appelait Heimberger. Maintenant nous l’avons remplacée par Cave de Beblenheim pour obtenir une visibilité plus importante parce qu’il est vrai que nous nous cachions derrière cette marque Heimberger pour ne pas mettre en avant que nous étions une cave coopérative.
Aujourd’hui, être une coopérative n’est plus péjoratif. Au contraire, les gens se rendent compte que les caves coopératives ont des expertises, des savoirs, des compétences. Nous avons des certifications ISO, nous sommes en conversion sur 10 % des surfaces de notre vignoble. Nous sommes en culture raisonnée depuis 1993 et nous sommes 100 % HVE depuis l’année dernière. Ce sont des gages de qualité.
Nous avons donc imaginé cette gamme d’habillage spécifique pour les particuliers et les CHR et une autre pour la grande distribution. L’objectif est que la marque soit commune mais que l’habillage soit différent entre la GMS et le circuit CHR. C’est plutôt en GMS que nous aimerions développer ces gammes parce qu’aujourd’hui nous sommes sous des marques propres pour chaque enseigne. Par exemple, Baron de Hoen chez System U.
Sans évidemment tout bouleverser parce que nous n’en avons pas les moyens, nous restons une petite cave, l’objectif est de pouvoir placer les produits Cave de Beblenheim en parallèle de tous ceux déjà existant. Ceci dans le but d’obtenir une visibilité plus large et faire connaître l’entreprise qui est actuellement en déficit d’image parce que nous l’avons diluée dans les différentes marques que nous pouvons proposer.
Nous n’allons pas pouvoir remplacer les marques déjà présentes en GMS parce qu’elles ont un historique très fort, mais il s’agit de pouvoir proposer une gamme complémentaire pour apporter de la visibilité. Évidemment, cela ne se fera certainement pas en quelques mois ou en quelques années. Mais l’objectif est qu’à terme, Cave de Beblenheim soit distribuée bien mieux qu’aujourd’hui.
DB : À travers ce changement de stratégie, quels sont vos objectifs ?
L’objectif de la cave est clairement de se faire connaître. Si nous pouvons vendre plus, tant mieux, mais l’objectif aussi est de vendre mieux, en se créant une image de cave qualitative qui est reconnue. Ce projet est assez important, nous verrons après pour la suite.
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