
Décision business
Campari France a confirmé le retrait de la marque Campari de la grande distribution en France, à l’exception de Monoprix qui va désormais proposer ce bitter en bouteille de 70 cl au lieu de 1 litre précédemment. La célèbre marque de bitter italienne, dont les ventes stagnent depuis une dizaine d’années, veut se relancer sur le CHR mais aussi auprès des cavistes où sa présence est passée de 2 000 à 2 500 points de ventes à la faveur de la crise sanitaire.
Selon Géraud de la Noue, président de Campari France, le constat est sans appel : « Nous bénéficions d’un très bon taux de notoriété (64 %), mais notre pénétration sur le marché ne dépasse pas 1 %. Les Français connaissent la marque, mais ne savent pas l’utiliser. » Cette atonie est d’autant plus frustrante que la tendance est actuellement favorable aux boissons amères. C’est la raison pour laquelle Campari France a décidé de faire la promotion sur le marché du CHR du Campari Spritz.
D’importants moyens seront consacrés à la promotion de ce cocktail. Le groupe prévoit notamment la mise en place de 30 établissements ambassadeurs, 1 000 activations dans les bars, la formation de 150 bartenders et, enfin, la distribution de 100 000 verres spécifiques.
Campari France connaît bien le Spritz. Il est même responsable de la popularité grandissante de ce cocktail dans l’Hexagone, liée à son autre bitter, Aperol, également dans le giron de la maison mère italienne, à l’instar des Prosecco Riccadonna. « Le Spritz Aperol a ouvert la catégorie des amers, il fait aujourd’hui partie des dix cocktails les plus populaires dans le monde et c’est le seul qui est lié à une marque », rappelle Géraud de La Noue dont la volonté est d’inviter certains établissements à « premiumiser » le Spritz en remplaçant l’Aperol par Campari.
Le bitter à la couleur rouge est, en effet, plus amer et surtout plus alcoolisé (25° contre 12,5° pour l’Aperol). Son prix est aussi plus élevé si on se réfère aux derniers comparatifs effectués en grande distribution (14 € pour une bouteille Aperol et de 18 à 19 € pour une bouteille de Campari). Géraud de La Noue est conscient que cette initiative risque de cannibaliser le succès enregistré par Aperol, mais il estime que l’initiative en vaut le jeu : « Si nous ne le faisons pas d’autres le feront. »
Il se donne ainsi trois ans pour asseoir le Spritz Campari dans les bars et donner ainsi un nouvel élan populaire à la marque.
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