Décision business
C’est à l’occasion de la première édition de son concours de cuisine réservé aux professionnels, baptisé Tablier Rouge, que le groupe Mutti, spécialisé dans la tomate, a livré les principaux axes de sa stratégie. L’entreprise italienne souhaite ainsi mettre l’accent sur la découverte de sa gamme par les CHR.
En effet, il propose aux professionnels de la restauration 53 références au total. Parmi celles-ci, « notre segment le plus important, la sauce pizza, sur lequel nous sommes leader en CHR », précise Sophie Badault, directrice générale de Mutti France. Tandis que la polpa – pulpes de tomates – constitue son deuxième marché le plus important. Suivent les tomates pelées, la passata (purées de tomates) et les concentrés. Sans oublier les spécialités, dont les cubes de tomates fraîches qui permettent au restaurateur d’avoir « de la tomate fraîche qu’ils peuvent utiliser toute l’année », ajoute-t-elle.
De nombreuses références donc, pensées pour être au service des professionnels de la restauration. « Nous sommes convaincus d’avoir cette supériorité en termes de qualité et de développement de la praticité. Mais nous devons aller plus loin dans la découverte de la gamme parce que les restaurateurs ne connaissent pas toutes les spécificités des différents produits. Notre rôle est donc de leur montrer et de leur expliquer, comme avec le concours Tablier Rouge », développe-t-elle ainsi.
Une stratégie d’autant plus importante que les CHR pèsent 40% dans le chiffre d’affaires de Mutti France. « Il s’agit du poids des CHR le plus important [à l’échelle du groupe, NDLR] », explique Sophie Badault, qui ne cache pas sa satisfaction : « Mutti France, créée en 2013, correspond à la première filiale en termes de chiffre d’affaires. Ce dernier connaît une croissance à deux chiffres d’année en année. Et nous avons encore un potentiel de croissance important, ce qui est rare dans l’agroalimentaire en France. »
Une bonne santé qui n’a pas été impactée outre mesure par la pandémie de Covid-19. « Nous avons connu une baisse de 10% en volume sur le segment CHD, ce qui est rien. Les professionnels ont continué à produire des pâtes et des pizzas à emporter », se rappelle-t-elle ainsi. En outre, le groupe Mutti réalise 50% de son chiffre d’affaire en Italie, tandis que l’autre moitié est réalisée en dehors de la Botte, la France représentant 15%.
Mais la découverte passe également par l’histoire de cette société familiale fondée en 1899 près de Parme, en Émilie-Romagne, qui est aujourd’hui dirigée par Francesco Mutti, le représentant de la quatrième génération. L’entreprise collabore avec 800 agriculteurs – exclusivement d’Italie – et possède trois usines (deux en Émilie-Romagne et une près de Salerne, en Campanie). Par ailleurs, la fraîcheur de la matière première demeure la priorité du groupe. Raison pour laquelle « les tomates [cultivées en plein champ en Italie, NDLR] sont produites en moyenne à 100 km maximum de nos usines et moins de six heures après, elles sont mises en boîtes », comme le souligne Sophie Badault.
De l’importance de la matière première découle pour Mutti le caractère central des agriculteurs. Pour cela, l’entreprise italienne souhaite que ces derniers possèdent plusieurs clients auxquels vendre leurs tomates afin qu’ils trouvent toujours des débouchés. Aussi, « nous achetons les tomates à un prix 13% plus élevé que celui du marché, pour avoir la conviction que les agriculteurs amènent leurs meilleures tomates en premier chez Mutti », conclut-elle.
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